Guerre en UkraineLes États-Unis vantent les «succès» des alliés sur le terrain
Les représentants d’une quarantaine de pays sont présents sur la base américaine de Ramstein pour faire l’état des lieux de leurs munitions.
Les États-Unis vont livrer à l’Ukraine une nouvelle aide militaire de 675 millions de dollars, a annoncé jeudi le secrétaire d’État à la Défense, vantant des «succès» alliés sur le «champ de bataille». L’annonce a été faite jeudi matin par le ministre américain, Lloyd Austin, sur la base américaine de Ramstein en Allemagne, où sont réunis les alliés de Kiev pour coordonner leur soutien.
Cette nouvelle aide américaine comprend notamment des systèmes de lance-roquettes multiples guidés dits GMLRS, «des obusiers de 105 mm, des munitions d’artillerie, ainsi que des Humvees, ambulances blindées, systèmes antichars, armes légères, et plus encore», a détaillé M. Austin devant la presse.
D’autres pays, dont l’Allemagne, devraient eux aussi annoncer dans la journée de nouvelles aides. Ces envois portent leurs fruits sur le terrain, a assuré M. Austin. «Aujourd’hui, nous constatons le succès manifeste de nos efforts communs sur le champ de bataille», a-t-il salué.
«Bonnes nouvelles»
«Chaque jour, nous constatons la détermination des alliés et des partenaires du monde entier qui aident l’Ukraine à résister à la guerre de conquête illégale, impériale et indéfendable de la Russie», s’est réjoui M. Austin. Cette cinquième réunion du Groupe de contact sur la défense ukrainienne, à l’invitation du ministre américain, est destinée à témoigner de «l’unité et la solidarité» des alliés de l’Ukraine, selon le chef d’état-major américain, le général Mark Milley.
Les représentants de plus de 40 pays et organisations internationales s’y retrouvent pour discuter notamment des défis que le conflit pose en termes de production d’armement. «La consommation de munitions est très importante dans cette guerre en Ukraine», a expliqué le général Milley aux journalistes qui l’accompagnent. L’objectif est «d’essayer de déterminer les besoins, les demandes et ensuite de comparer ceci à l’offre, que ce soit les stocks des pays ou ce qui peut être produit par l’industrie» de défense, a-t-il ajouté dans l’avion qui l’acheminait depuis Washington.
Artillerie décisive
L’artillerie est décisive dans le conflit. Particulièrement gourmandes en projectiles de toutes sortes, les armées ukrainienne et russe se livrent à une guerre d’attrition des munitions, dont les stocks sont cruciaux. L’Ukraine mène depuis la semaine dernière une contre-offensive dans le sud de son territoire, et le président Zelensky a affirmé à maintes reprises vouloir reprendre «toutes les régions sous occupation russe», y compris la Crimée, annexée par la Russie en 2014.
L’Ukraine a épuisé tout son armement de fabrication russe et sa défense est désormais totalement dépendante de l’aide militaire occidentale. De son côté, la Russie s’est tournée vers la Corée du Nord pour acheter de grandes quantités de roquettes et d’obus d’artillerie, selon Washington.
Pas de longue portée
Les États-Unis, premiers fournisseurs d’aide militaire à l’Ukraine avaient promis en août de fournir pour 13,5 milliards de dollars d’armement divers, notamment des missiles antichars Javelin, des pièces d’artillerie et des obus compatibles avec les systèmes d’artillerie de l’OTAN. Kiev souhaiterait des armes de plus longue portée de type ATACMS, qui peuvent frapper à 300 km, mais les États-Unis refusent, craignant que ces missiles visent des cibles en territoire russe, ce qui pourrait provoquer un élargissement du conflit.