Surutilisation chez les jeunesLe réseau social TikTok peut rendre accro
L’application de vidéos courtes présente des dangers d’addiction. Son algorithme pourrait être la source des troubles.
TikTok a la cote en Suisse, surtout chez les jeunes. Trois quarts des 12 à 19 ans utilisent l’application de vidéos courtes en Suisse. Mais pour certains, la fréquentation du réseau social peut virer au cauchemar, écrit la «NZZ am Sonntag» du jour. C’est le cas d’une adolescente qui passait beaucoup de temps sur TikTok et Instagram. Ses résultats scolaires se sont alors détériorés. Elle n’arrivait plus à se concentrer pendant même 20 minutes, pratiquait moins de sport et voyait moins ses amis. Pire encore, racontent ses parents: elle ne voyait alors son avenir qu’en noir.
Les réseaux sociaux peuvent créer de la dépendance, grâce à la dopamine, l’hormone du bien-être. À chaque consommation de vidéo, qui ne dure que quelques secondes sur TikTok, une petite dose de la substance est libérée. «Pour s’assurer que ce flux ne s’arrête pas, ils (les jeunes) augmentent la dose et consomment plus», explique Oliver Bilke-Hentsch, le médecin-chef des services de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent de Psychiatrie Lucerne.
Algorithme source de tous les maux?
L’algorithme de suggestion de contenu de TikTok est particulièrement performant. Il analyse les moindres détails du comportement de l’utilisateur pour lui proposer une suite sans fin et sur mesure de vidéos. Peut-il être une source de dépendance? Les études scientifiques commencent seulement à poindre le bout de leurs nez. L’utilisation des réseaux sociaux seule peut-elle créer de la dépendance? Ou doit-elle se combiner avec des troubles préexistants, la dépression ou des traumatismes, par exemple? La question reste ouverte.