Ruée sur l’essence en France: «La Suisse doit baisser les taxes!» 

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Tourisme d’achatRuée sur l’essence en France: «La Suisse doit baisser les taxes!»

Depuis jeudi, le prix de l’essence a encore baissé en France voisine. La différence est de plus de 50 centimes à Genève. Pour Céline Amaudruz, c’est «intenable».

Eric Felley
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Eric Felley
La vice-présidente de l’UDC Suisse, Céline Amaudruz jeudi soir sur la RTS.

La vice-présidente de l’UDC Suisse, Céline Amaudruz jeudi soir sur la RTS.

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Du côté de Genève, près de la frontière française, les pompistes souffrent. Selon le témoignage de l’un d’entre eux jeudi soir au «19 h 30» sur la RTS, leur chiffre d’affaires a baissé de 30% à 55% par rapport à l’année dernière. Et cela ne va pas s’arrêter là, car depuis le 1er septembre, le Gouvernement français a fait passer de 18 centimes à 30 centimes la réduction sur le prix de l’essence. La conséquence était attendue: du côté français les pompes affichent 1,51 euro le litre, contre 2,07 francs côté suisse.

Comme l’avait pressenti le sénateur de Haute-Savoie Loïc Hervé: «Dans les semaines à venir je plains les pompistes suisses». Cette situation risque de durer encore deux mois, puisque c’est seulement en novembre que la ristourne de 30 centimes va baisser à 10 centimes. Pour l’occasion, le «19 h 30» avait invité la conseillère nationale genevoise Céline Amaudruz (UDC/GE) à réagir. À Berne, son parti avait demandé, en vain, au mois de juin que le Conseil fédéral réduise de 50% les taxes sur l’essence perçue par la Confédération.

Soulager le pouvoir d’achat

«On peut faire un nouveau reproche au Conseil fédéral qui n’agit pas, a-t-elle regretté. Il faut rappeler que dans chaque litre d’essence, il y a 90 centimes qui sont pris par l’État, il faudrait renoncer à une partie, de manière provisoire, pour soulager le pouvoir d’achat des citoyens de ce pays». À la question de savoir s’il était judicieux de baisser le prix de l’essence au moment où il faut lutter contre les gaz à effet de serre, elle a répondu: «La préoccupation première des citoyennes et des citoyens de ce pays, c’est le pouvoir d’achat. Ils ont tout qui augmente: la facture du chauffage, l’électricité, le mazout et l’essence… Cela devient intenable.».

Le «nein» d’Ueli Maurer

Au mois de juin, c’est pourtant le conseiller fédéral UDC Ueli Maurer, qui tient les cordons de la bourse fédérale, qui avait argumenté contre la demande de son parti. Le ministre zurichois avait rappelé que «toute réduction des taxes, tout franc pris dans les caisses de l’État, doit être compensée». Après la crise du coronavirus, il estimait qu’il fallait être prudent. Enfin, «si l’État doit intervenir, avait-il dit, il faudra qu’il se concentre sur les revenus les plus faibles».

Le sujet va revenir au Parlement lors de la session de septembre, où un débat extraordinaire est prévu sur la thématique du pouvoir d’achat.

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