HumourÀ la pêche aux poissons d’avril suisses
Loups de mer dans le Léman, fusion de Xamax avec le HC La Chaux-de-Fonds, deux jets d’eau à Genève ou une maison champignon: passage en revue des fausses nouvelles du jour.
- par
- Michel Pralong
Attention danger, en ce 1er avril il faut être attentif pour distinguer les vraies informations des poissons d’avril. La fin de toutes les mesures Covid ce vendredi, c’est vrai. La police qui traquait ce qui aurait pu être un lion à Épalinges, c’était vrai aussi (même si le lion est un chien). La neige qui tombe après un épisode printanier, c’est avéré également, toutefois elle n’a pas teinté le pays en bleu comme nous l’écrivions.
En parlant de lion, l’information de 20 Minutes selon laquelle un agriculteur aurait adopté un tel fauve pour protéger son troupeau de moutons, c’est là un poisson d’avril. Le quotidien vaudois «24 heures» perpétue la tradition du poisson en puriste, racontant que des loups de mer ont été pêchés dans le Léman, leurs œufs ayant été transportés par des oiseaux migrateurs. Si même les bars sont amenés par cigogne, où va-t-on?
Du côté de Genève, on a imaginé végétaliser le toit de la cathédrale en raison du réchauffement climatique, explique très sérieusement (ou pas) la «Tribune de Genève». Réchauffement, mais entre deux clubs, celui de Neuchâtel Xamax et du HC La Chaux-de-Fonds qui vont carrément fusionner pour devenir le H-Max, annonce Arcinfo.
Les temps difficiles que nous traversons, entre coronavirus et guerre en Ukraine ont sans doute refroidi l’envie de certains de se montrer facétieux en ce 1er avril. «Le Courrier» non, qui de plus ose même plaisanter sur le sujet en écrivant que la commune bernoise de Belprahon, qui lorgne du côté Jura et se retrouve isolée au milieu de communes pro bernoises, a demandé via la France à être protégée par l’Otan.
Il n’y a pas que la presse qui a choisi ce vendredi pour mettre du poisson à son menu. La Poste annonce qu’elle abandonne le jaune pour le vert. L’Office du tourisme valaisan lance un numéro d’urgence en cas de problèmes de raclette, imaginé par la célèbre psychologue Laura Klett. La Ville de Genève va, elle, carrément se doter d’un deuxième jet d’eau.
Max Havelaar va commercialiser des bananes droites, l’État de Vaud veut enfin construire la tour qui manque à la cathédrale de Lausanne et mention particulière à la toute nouvelle et révolutionnaire invention de l’EPFL: une poudre de champignon qui, une fois arrosée, devient une maison. Une idée de génie de Frieda Steinpilz. «Son prototype, qu’elle a fait pousser sur le campus de l’EPFL avant de le faire transporter dans un camping de la région, est un modeste deux-pièces-cuisine de 32 m2. Elle y passe désormais l’essentiel de son temps libre», peut-on lire dans ce communiqué hilarant. Toutefois, «une forte pluie est susceptible de déclencher la pousse d’un nouvel étage». Et le champignon architecte, même séché, garde une odeur relativement prononcée. «C’est entre la truffe et la morille, précise-t-elle. Personnellement j’aime bien, mais je comprends que ça pourrait devenir lassant à long terme. Le grand avantage, c’est que le champignon est comestible: il suffit de gratter un bout de mur pour parfumer un mets. C’est délicieux sur des tagliatelle al salmone». Peut-être le plus joli poisson, qui mériterait du coup un Champignac.
Même Zep s’y est mis en annonçant un Titeuf version manga. La (fausse) couverture est au moins un vrai dessin de l’auteur genevois.