Football: Comment Sion a retrouvé (tout) ce qu’il avait égaré

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FootballComment Sion a retrouvé (tout) ce qu’il avait égaré

Servi par les circonstances, le leader a repris ses aises en dominant Nyon 4-0. Il a surtout retrouvé des certitudes et du plaisir avant d’enchaîner avec la venue de Xamax, mardi déjà.

Nicolas Jacquier
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Nicolas Jacquier
A Colovray, les joueurs du FC Sion ont fêté leur précieuse victoire auprès de leurs supporters, entrant en communion avec eux.

A Colovray, les joueurs du FC Sion ont fêté leur précieuse victoire auprès de leurs supporters, entrant en communion avec eux.

Pascal Muller/freshfocus

Après le récent revers concédé contre Thoune, s’était-on alarmé à tort au sujet du FC Sion? S’était-on inquiété exagérément, sans réelle raison autre que celle d’une formation apparue soudainement moins fringante qu’à l’ordinaire parce que simplement fatiguée, en manque d’énergie? Après tout, deux défaites ne suffisent pas vraiment à entacher un bilan sinon excellemment réjouissant… Peut-être, c’est vrai, mais en même temps… À quoi pourtant attribuer cette sensation diffuse, perceptible jusqu’auprès de ses fans, de redouter un possible essoufflement du leader?

Au sortir d’une pause internationale lourde d’interrogations, Sion s’est chargé d’y répondre en rectifiant le tir sur un score certes trompeur (0-4) - Nyon ne méritait en aucun cas d’encaisser un aussi lourd revers - mais en ayant la bonne idée d’y ajouter les ingrédients grâce auxquelles ses joueurs avaient construit tous leurs précédents succès. Ainsi le visiteur n’a-t-il pas été loin de faire tout juste à Colovray en termes d’implication, de solidarité et d’état d’esprit, un engagement collectif symbolisé par le sauvetage de Lavanchy, rachetant une bourde d’Hefti, en se jetant sur le ballon pour éviter que celui-ci ne finisse au fond des filets valaisans (14e). «Si l’un de nous fait une erreur, devait convenir le Vaudois de Tourbillon, un autre essaie de la rattraper derrière.»

Agressivité retrouvée

Pour Sion, il incombait surtout d’éviter que le doute ne s’insinue davantage, ce en quoi l’objectif a été doublement atteint, aussi bien sur le plan comptable qu’au niveau du contenu si l’on songe à la manière affichée. Attendu au contour, le visiteur ne s’est pas dérobé face à ses responsabilités, assumant pleinement son statut de leader en même temps qu’il retrouvait son identité de jeu (et le plaisir qui lui est lié). «On ne va pas le cacher, reconnaissait son latéral droit, ce soir (ndlr: hier soir), l’enjeu était important. On se devait d’envoyer un signal fort. Il fallait pour cela retrouver ce qui nous avait fait défaut ces derniers temps.» Cela concerne autant l’intensité que la vivacité en termes d’agressivité retrouvée et d’impact physique dans les duels. «Nyon est une équipe qui met beaucoup d’impact, c’est sa grande force. On avait d’ailleurs un déficit de taille et de poids sur presque tous les postes, mais l’on a quand même répondu présent.»

«La recette, c’est de ne pas s’enflammer quand ça va bien et de ne pas paniquer si cela va moins bien»

Numa Lavanchy, défenseur du FC Sion

Servi par les circonstances, avec deux autogoals nyonnais entrecoupé de la très stupide expulsion du capitaine de Colovray - pourquoi Gaillard, déjà averti quelques secondes plus tôt, a-t-il cru bon d’aller tacler Schmied près du point de corner? -, le leader s’est donc relancé comme il s’était déjà relancé l’automne passé après sa première défaite de l’exercice contre Thoune. À l’époque, le club de Tourbillon s’était immédiatement remis dans le sens de la marche en allant s’imposer 3-0 à la Maladière sans sourciller.

Retrouvailles avec Xamax

Six mois plus tard, les Valaisans, qui ont aussi pu compter sur un Fayulu multipliant les prouesses jusqu’à dégoûter les attaquants adverses, n’ont pas agi autrement pour faire taire les critiques nées de deux dernières sorties couci-couça. En balayant les doutes, les voici à nouveau repartis en direction de la Super League, leur seul vrai objectif - la Coupe, bien qu’occupant déjà tous les esprits en Valais, n’étant qu’un très agréable accessit. Si le chemin reste parsemé d’embûches, Sion sait au moins qu’il existe toujours. «Aucun match ne sera facile, reprend Lavanchy. Rien ne nous sera donné. La recette, c’est de ne pas s’enflammer quand ça va bien et de ne pas paniquer si cela va moins bien.»

«On sait ce que l’on veut. Mais on ne marchera pas non plus sur la Challenge League»

Didier Tholot, coach du FC Sion

Soulagé au coup de sifflet final, Didier Tholot tenait un discours similaire. «On a su relever la tête. Ça ne veut pas dire que tout s’écroule après une défaite… Même si l’on a connu un petit coup de mou, notre état d’esprit est bon depuis la première journée. À nous de le conserver jusqu’au bout. On sait ce que l’on veut. On ne marchera pas non plus sur la Challenge League, ce que j’ai toujours répété.» Sur les bords du Léman, les absences conjuguées de Bua et Bouchlarhem ont aussi dévoilé les limites perceptibles du contingent au niveau de sa profondeur de banc. «Il nous manque peut-être un ou deux joueurs. Mais on ne va pas se plaindre...»

Comme après chaque succès du FC Sion, Didier Tholot a entendu à Nyon son nom être scandé par les fans de Tourbillon. Une belle marque de reconnaissance pour tout le travail accompli.

Comme après chaque succès du FC Sion, Didier Tholot a entendu à Nyon son nom être scandé par les fans de Tourbillon. Une belle marque de reconnaissance pour tout le travail accompli.

Pascal Muller/freshfocus

Conséquence de sa demi-finale du 27 avril contre Lugano, Sion s’apprête à disputer un deuxième derby romand dans la foulée en accueillant Xamax ce mardi déjà, en match avancé de la 32e journée (coup d’envoi 20 h 15). «Si l’on fait bien les choses, on peut prendre un peu d’avance...»

Le club de Tourbillon passera le week-end pascal avec cinq points d’avance sur Thoune. Une avance qu’il pourrait conserver si Vaduz venait à créer l’exploit contre les Bernois, ce lundi au Rheinpark. Quoi qu’il en soit, le duel à distance va encore se prolonger.

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