Russie: Ecrivain Prilépine attaqué: Moscou accuse Washington

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RussieÉcrivain Prilépine attaqué: Moscou accuse Washington

L’auteur ultranationaliste Zakhar Prilépine a été grièvement blessé dans l’explosion qui a pratiquement détruit sa voiture samedi près de Nijni Novgorod.

Selon le Comité d’enquête russe, qui parle lui aussi d’«acte terroriste», l’explosion de la voiture de Zakhar Prilépine s’est produite vers 11H00 (10 h 00 en Suisse) dans une localité du district de Borski de la région de Nijni Novgorod.

Selon le Comité d’enquête russe, qui parle lui aussi d’«acte terroriste», l’explosion de la voiture de Zakhar Prilépine s’est produite vers 11H00 (10 h 00 en Suisse) dans une localité du district de Borski de la région de Nijni Novgorod.

AFP

La Russie a accusé samedi les «parrains» occidentaux de l’Ukraine, et au premier chef les États-Unis, de partager la responsabilité «d’attentats terroristes» commis sur son sol selon elle par Kiev, après l’attaque à l’explosif qui a grièvement blessé l’écrivain nationaliste Zakhar Prilépine et tué son chauffeur.

Soutien farouche de l’offensive militaire contre l’Ukraine à laquelle il a affirmé prendre part, écrivain à succès traduit en Occident puis devenu chantre d’une ligne ultranationaliste, Zakhar Prilépine a été grièvement blessé dans l’explosion qui a pratiquement détruit sa voiture samedi près de Nijni Novgorod, la troisième ville de Russie, à 400 km à l’est de Moscou.

Cette attaque, qui a tué le chauffeur et compagnon d’arme de Prilépine, survient alors que des frappes de drones, sabotages et attentats présumés se multiplient ces dernières semaines sur le territoire russe, sans que leurs auteurs soient clairement identifiés.

En août dernier, une explosion du même type avait coûté la vie à Daria Douguina, la fille de l’idéologue ultranationaliste Alexandre Douguine, elle-même blogueuse et journaliste engagée. En avril, c’est un influent blogueur paramilitaire, Vladlen Tatarskii, qui a été tué par une explosion à Saint-Pétersbourg. Et mercredi dernier, c’est le Kremlin, le cœur du pouvoir russe, qui a été visé par une mystérieuse attaque de drones.

«La responsabilité de cet attentat terroriste comme des autres repose non seulement sur les autorités ukrainiennes mais aussi sur leurs parrains occidentaux, au premier chef les États-Unis», a affirmé samedi dans un communiqué le ministère des Affaires étrangères. La diplomatie russe a estimé que l’absence de condamnation de la part de Washington était «révélatrice», et que celle des organisations internationales était «inacceptable».

«État grave»

Le pouvoir ukrainien n’a jamais reconnu des attaques en territoire russe, et les États-Unis ont dénoncé cette semaine un «mensonge» après avoir été accusés par Moscou d’avoir commandité l’attaque mystérieuse de drones sur le Kremlin, commise à quelques jours des célébrations le 9 mai sur la Place Rouge de la victoire soviétique de 1945 sur l’Allemagne nazie.

Selon le Comité d’enquête russe, qui parle lui aussi d’«acte terroriste», l’explosion de la voiture de Zakhar Prilépine s’est produite vers 11H00 (10 h 00 en Suisse) dans une localité du district de Borski de la région de Nijni Novgorod.

L’agence Interfax, citant les services de secours médical, a indiqué que l’écrivain était dans un état «grave». «Il a été décidé de ne pas le transférer à Moscou et de l’opérer à Nijni Novgorod. Son état est considéré comme grave», a indiqué cette source. Une photo des lieux de l’incident, publiée par le Comité d’enquête, montre ce qu’il reste d’un véhicule blanc à l’avant déchiqueté et retourné sur le toit, devant un cratère sur une route de terre, dans une zone boisée.

Le ministère de l’Intérieur a annoncé rapidement l’arrestation d’un suspect, né en 1993, dans la même région. Plus tard, le Comité d’enquête a affirmé que le suspect, nommé Alexandre Permiakov, avait «déclaré avoir agi selon les instructions des services spéciaux ukrainiens».

La porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, avait aussitôt accusé l’Ukraine, les États-Unis, la Grande-Bretagne et l’Otan d’être derrière cet acte «terroriste». «Responsabilité directe des États-Unis et la Grande-Bretagne. Nous prions pour Zakhar», a-t-elle écrit sur Telegram.

Figure nationaliste et littéraire

Figure bien connue de la scène littéraire russe, traduit dans de nombreux pays, cet écrivain de 47 ans s’est engagé dès 2014 en faveur des séparatistes prorusses de l’est de l’Ukraine, aux côtés desquels il a combattu. Depuis, il se rend régulièrement dans l’est de l’Ukraine et défend le président Vladimir Poutine et son offensive massive contre Kiev, lancée le 24 février 2022.

Auteur de romans et nouvelles s’inspirant de son expérience personnelle, notamment dans des zones de guerre, il participe activement aux mouvements patriotiques et traditionalistes en Russie. Sous sanctions européennes depuis fin février 2022, il avait participé l’an dernier à un groupe parlementaire chargé de débusquer les acteurs du monde culturel en Russie ayant des «positions antirusses».

«Je n’ai aucun cas de conscience par rapport à ce qui se passe. C’est arrivé, il faut maintenant aller jusqu’au bout», disait-il dans une interview au média Chita.ru en novembre dernier.

Avant de se rallier au régime de Vladimir Poutine, ce vétéran des guerres de Tchétchénie dans les années 1990 avait milité un temps dans l’opposition au sein du parti national-bolchévique du sulfureux écrivain Edouard Limonov (1943-2020).

(AFP)

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