OugandaUne attaque dans un lycée fait au moins 41 morts
Une milice islamiste ayant prêté allégeance au groupe État islamique a attaqué une école près de Bwera. Un dortoir a été incendié et un magasin de nourriture pillé.
![Un certain nombre d’étudiants sont toujours portés disparus. Un certain nombre d’étudiants sont toujours portés disparus.](https://media.lematin.ch/4/image/2023/11/02/9e3156af-91cd-4ae8-89b6-d7784d600bde.jpeg?auto=format%2Ccompress%2Cenhance&fit=max&w=1200&h=1200&rect=0%2C0%2C1620%2C1080&fp-x=0.5&fp-y=0.5&s=11426e907e7a612c1c9ee26d776c507a)
Un certain nombre d’étudiants sont toujours portés disparus.
AFPAu moins 41 personnes ont été tuées, majoritairement des étudiants, dans un raid mené dans la nuit de vendredi à samedi par des jihadistes contre un lycée dans l’ouest de l’Ouganda, la pire attaque de ce type dans le pays depuis des années.
Bilan alourdi
Des responsables de l’armée et de la police ont accusé des membres des Forces démocratiques alliées (ADF), une milice islamiste qui a prêté allégeance au groupe Etat islamique, après l’assaut sanglant contre ce lycée situé dans le district de Kasese, près de la frontière de la République démocratique du Congo. Les assaillants, qui ont aussi kidnappé six personnes, ont fui en direction du parc national des Virunga, situé en territoire congolais.
Trente-neuf élèves ont été tués dans le lycée, a indiqué Sylvester Mapozi, le maire de la localité de Mpondwe-Lhubiriha, où s’est produite l’attaque. Ils ont aussi «tué deux personnes, un homme et une femme, ce qui porte le bilan à 41» morts, a-t-il ajouté. Un précédent bilan faisait état de 37 morts. Selon le maire, de nombreuses victimes ont été brûlées au point d’être méconnaissables tandis que d’autres étudiants étaient toujours portés disparus. Selon des enquêteurs, des dortoirs ont été incendiés et des lycéens ont été tués à coups de couteau au cours de cet assaut mené par des ADF, un des groupes les plus meurtriers actifs dans l’est de la RD Congo.
Fusils et machettes
Un survivant a décrit des assaillants portant des fusils et des machettes, mettant le feu à leur dortoir après avoir tiré des balles à travers les fenêtres. Le porte-parole de la police nationale ougandaise, Fred Enanga a déclaré que les ADF ont attaqué le lycée Lhubiriha, à Mpondwe, près de Bwera, et ont également «pillé» un magasin de nourriture. «Nos forces poursuivent l’ennemi pour secourir les personnes enlevées et détruire ce groupe», a-t-il déclaré dans un communiqué.
Il s’agit de l’attaque la plus meurtrière en Ouganda depuis le double attentat à Kampala en 2010 qui avait fait 76 morts lors d’un raid revendiqué par le groupe islamiste shebab basé en Somalie. Selon un rapport de police consulté par l’AFP, des unités policières et militaires ont été alertées d’une «grosse attaque» au lycée Lhubiriha de Mpondwe vers 23h00 (22h en Suisse) vendredi soir. A leur arrivée, elles ont trouvé «l’école en train de brûler et des cadavres d’étudiants gisant dans l’enceinte», selon le rapport.
Parc national
Le lycée se trouve à moins de deux kilomètres de la frontière avec la RD Congo, où les ADF sont accusées d’avoir tué des milliers de civils depuis les années 1990. Le général de division Dick Olum a déclaré à l’AFP que les services de renseignements ont signalé une présence des ADF dans la région au moins deux jours avant l’attaque, soulignant la nécessité d’ouvrir une enquête. Selon cet officier, les assaillants avaient des informations détaillées sur l’école.
Les assaillants ont fui vers le parc national des Virunga, une vaste étendue à la frontière avec l’Ouganda et le Rwanda, emportant avec eux six personnes kidnappées, a indiqué le porte-parole des Forces de défense du peuple ougandais (UPDF), Felix Kulayigye.
Le chef de l’ONU condamne «avec force» l’attaque jihadiste
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, condamne «avec force» l’attaque par des jihadistes d’un lycée dans l’ouest de l’Ouganda qui a fait au moins 41 morts, a indiqué un de ses porte-parole samedi.
«Les responsables de cet acte effroyable doivent être jugés», a déclaré Farhan Haq. Antonio Guterres appelle également à la libération «immédiate» des personnes enlevées par la milice islamiste, a-t-il ajouté.