CoronavirusLa septième vague monte en France, portée par les sous-variants d’Omicron
Les contaminations augmentent depuis trois semaines dans toutes les régions métropolitaines et toutes les classes d’âge, et atteignent désormais environ 55’000 cas quotidiens.
Face au démarrage d’une septième vague de l’épidémie de Covid-19, le gouvernement mise sur la vaccination et la «responsabilité citoyenne», excluant à ce stade le retour de mesures sanitaires comme le masque obligatoire dans les transports.
Après plus de deux ans rythmés par la pandémie, la France a replongé en ce début d’été, comme d’autres pays européens, dans une nouvelle vague, portée par de nouveaux sous-variants de la famille Omicron, BA.4 et surtout BA.5.
Un air de déjà-vu
«On a une septième vague avec un variant encore plus transmissible qu’avec les premiers Omicron», a souligné vendredi Gilles Pialoux, chef du service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital Tenon (AP-HP), masqué sur le plateau de RMC/BFMTV. D’un côté, une attaque de ces sortes «d’agents furtifs, qui passent en dessous des défenses immunitaires» acquises par infection et/ou vaccination, a-t-il noté. De l’autre, une défense affaiblie car beaucoup de Français sont «à distance de la 3e dose» et car les mesures barrière sont «proches de zéro» en ce début d’été, saison d'activités extérieures mais aussi de rassemblements festifs. Résultat: un scénario aux airs de déjà-vu.
«La circulation du SARS-CoV-2 poursuit sa progression sur l’ensemble du territoire métropolitain, avec une augmentation des nouvelles hospitalisations», constate Santé Publique France dans son bilan hebdomadaire. Les contaminations augmentent depuis trois semaines dans toutes les régions métropolitaines et toutes les classes d’âge et atteignent désormais environ 55’000 cas chaque jour. Deux tiers des cas en France sont liés aux nouveaux sous-variants d’Omicron, surtout BA.5 (41%).
A l’hôpital, durement éprouvé par la pandémie et en crise structurelle, le rebond reste pour l’instant modéré. Une hausse des admissions, notamment chez les 80 ans et plus, est observée en soins critiques après plusieurs semaines de diminution et une semaine de stabilisation, selon SPF.
Second rappel
Comment limiter cette ombre sur l’été? Le bouclier vaccinal anti-Covid des plus vulnérables doit être renforcé sans tarder avec le deuxième rappel. C’est l’un des principaux messages martelés par le gouvernement et les autorités sanitaires. Seul un quart des personnes éligibles ont reçu leur deuxième dose de rappel, taux «clairement insuffisant», a indiqué le ministère de la Santé, appelant notamment les plus âgés à recevoir l’injection «le plus vite possible». 48% des résidents d’Ehpad et 31% des plus de 80 ans éligibles ont eu un deuxième rappel.
Brigitte Bourguignon, 63 ans et toujours ministre de la Santé dans l’attente du remaniement post-législatives, a symboliquement reçu le sien jeudi. Elle a appelé à «intensifier la vaccination» des plus de 60 ans et des immunodéprimés concernés, «l’arme la plus utile». Il n’est pas encore envisagé d’élargir au reste de la population. «Parce que le risque est très faible. À la rentrée, on verra», selon Alain Fischer, président du conseil d’orientation de la stratégie vaccinale. Autre «arme» rappelée par la ministre: les traitements anti-viraux, comme le Paxlovid.
Nettement relâchés depuis la levée de toutes les restrictions, les gestes barrières sont, eux, encouragés, sans retour de contraintes jusqu’alors. Le masque, «il faut vraiment que cela devienne un réflexe» dans chaque «situation à risque», a exhorté vendredi Isabelle Bonmarin, de Santé Publique France.