Etats-Unis - Tueur «impitoyable» de sans-abri recherché

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Etats-UnisTueur «impitoyable» de sans-abri recherché

En dix jours, cinq SDF ont été la cible d’attaques pendant leur sommeil, à Washington puis à New York. Trois d’entre eux ont survécu à leurs blessures. Les maires des deux villes promettent de mettre le suspect sous les verrous.

Ces photos ont été diffusées par la police de New York. On y voit le suspect, lors d’un des crimes commis contre un sans-abri endormi.

Ces photos ont été diffusées par la police de New York. On y voit le suspect, lors d’un des crimes commis contre un sans-abri endormi.

AFP

Une traque était engagée lundi à New York et à Washington pour retrouver un homme accusé d’une série d’attaques nocturnes sur des sans-abri endormis, dont deux ont été tués et trois blessés par balles. «Un tueur impitoyable est en liberté, mais nous allons l’arrêter et le mettre en prison», ont déclaré les maires démocrates des deux métropoles dans un communiqué commun. «C’est urgent: il ne doit pas blesser ni tuer qui que ce soit d’autre», soulignent les élus, appelant les SDF à dormir dans des refuges en attendant que le tueur soit mis hors d’état de nuire.

Des images de vidéosurveillance montrant un homme barbu, vêtu de noir et le crâne rasé ont été diffusées par les forces de l’ordre, qui offrent des récompenses de plusieurs milliers de dollars pour toute information permettant de l’identifier. Il est, selon elles, responsable de cinq attaques perpétrées avec le «même mode opératoire» contre des hommes qui dormaient dans la rue. «Notre population de sans-abri est parmi les plus vulnérables, les prendre pour cibles alors qu’ils dorment est particulièrement atroce», a commenté la cheffe de la police de New York. Ce sont des actes «lâches», a ajouté son homologue à Washington.

Abattu dans son sac de couchage

Les deux premières attaques ont eu lieu les 3 et 8 mars dans le nord-est de la capitale américaine. Les victimes, blessées par balle, ont survécu. Le mercredi 9 mars, toujours à Washington, les secours sont ont été appelés pour l’incendie de la tente d’un SDF. A l’intérieur, ils ont trouvé le corps d’un homme décédé. L’autopsie a montré qu’il avait succombé à plusieurs coups de feu et de poignard.

Selon les enquêteurs, le tueur s’est ensuite rendu à New York. Samedi, au petit matin, un homme de 38 ans a été retrouvé blessé par balle, dans le sud de Manhattan. En fin d’après-midi, les policiers ont retrouvé un autre homme dans le même quartier. Mais celui-ci n’a pas survécu à ses blessures, à la tête et au cou. D’après la vidéosurveillance, le suspect lui a tiré dessus vers 6h du matin heure locale, peu de temps après l’attaque précédente.

Ces images montrent l’homme habillé en noir, la tête recouverte d’une capuche et portant des gants bleus. Il tourne autour d’un homme emmitouflé dans un sac de couchage, lui donne de petits coups de pied pour vérifier qu’il dort, jette un oeil aux alentours, avant de tirer.

SDF délogés du métro new-yorkais

Des milliers de personnes dorment dans les rues de New York chaque nuit et le maire démocrate a annoncé en février un plan pour déloger ceux qui s’installent dans le gigantesque réseau souterrain de métro. Eric Adams réagissait alors à une série d’actes criminels qui avaient fait la Une des médias, dont la mort d’une femme poussée sur les rails du métro par un sans-abri atteint de troubles psychiques.

Hostiles à ce projet, les associations de défense des sans-abri lui ont imputé dimanche une part de responsabilité dans les récents drames. «En dépit des gros titres, les sans-abri de New York ont bien plus de chance d’être des victimes que des auteurs de crimes», a réagi la Coalition pour les sans-abri, en appelant le maire «à reconnaître que ses politiques les mettent en danger». Plus de 150 SDF sont morts en 2021 dans les rues et les parcs de New York, a souligné le Urban Justice Center, exhortant le maire à offrir des solutions d’hébergement.

«Tellement de choses négatives arrivent aux sans-abri»

A Washington, le nombre de sans-abri a également augmenté depuis le début de la pandémie et les associations accusent les autorités d’avoir démantelé plusieurs campements, installés parfois à quelques encablures de la Maison Blanche.

Croisé par l’AFP dans un refuge près du Congrès, Troi, un Afro-Américain de 53 ans qui a vécu cinq ans dans la rue, se disait affecté par cette vague de crimes mais pas surpris: «Ça fait mal quand c’est proche de vous», mais «tellement de choses négatives arrivent aux sans-abri...»

(AFP)

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