MotocyclismeBagnaia – Bastianini: la folie Ducati
Francesco Bagnaia devient le premier pilote Ducati à remporter quatre GP de suite. A Misano, il a dû tout donner pour résister à son futur équipier, Enea Bastianini.
- par
- Jean-Claude Schertenleib Misano
L’ordre était clair chez Ducati: «Il n’y a pas d’ordre, si vous êtes en mesure de vous battre pour la victoire ou pour le podium.» Il n’y avait pas d’ordre, mais ce conseil: «En revanche, si vous devez vous attaquer, faites-le proprement!». La richesse de Ducati – huit pilotes – est un luxe qu’il faut gérer. Comme il faut gérer les egos desdits pilotes.
Pour ce GP de San Marino & de la Riviera de Rimini, le problème était connu: pénalisé de trois places sur la grille de départ (5e rang) pour avoir été jugé auteur d’une conduite irresponsable vendredi matin, Francesco «Pecco» Bagnaia, le mieux placé de l’usine italienne au championnat, le vainqueur des trois dernières courses, devait réussir un départ parfait. Après, il verrait.
Et il a vu. Une piste à l’adhérence – il a fait plus chaud que vendredi et samedi – très aléatoire en début de course, avec de nombreuses chutes dans cette phase initiale, dont celles de Jack Miller, qui avait qualifié sa Ducati en pole position, et de Marco Bezzecchi, également en première ligne et également sur une Ducati.
Au troisième tour, Bagnaia prenait le commandement, Maverick Viñales (Aprilia) en permanence dans sa roue arrière, Bastianini à proximité, Luca Marini (encore une Ducati) pas loin et, derrière la suprématie technologique italienne, un Fabio Quartararo (Yamaha) qui tenait à distance celui qui était son dauphin au départ de la course.
La suite? La folie complète dans l’ultime ronde, avec Bastianini qui place une première attaque dans le virage No 4 et qui évite de quelques centimètres le contact avec la roue arrière de la machine de Bagnaia; et le même «Bastia» qui sort parfaitement de l’ultime virage pour échouer finalement pour 4 millièmes de seconde. La course a été dantesque, l’ordre a été respecté: «Il n’y a pas d’ordre si vous vous battez pour la victoire.»
Résultat de la course: Fabio Quartararo, qui comptait 32 points d’avance sur Aleix Espargaró en débarquant sur la Riviera, en repart toujours leader du championnat, avec 30 longueurs d’avance sur son nouveau dauphin, le vainqueur du jour, Bagnaia. Prochain rendez-vous: dans deux semaines en Aragón, là où «Pecco» a tant brillé dans le passé.
Moto2: la sensation Alonso López
Il était arrivé très jeune en GP, en Moto3, mais la sauce n’avait pas complètement pris. Il avait perdu sa place et s’était retrouvé, après une année sabbatique, en championnat d’Europe Moto2: l’Espagnol Alonso López, récupéré par Luca Boscoscuro pour remplacer Romano Fenati en cours de saison, a remporté son premier GP, faisant la course en tête du premier au dernier virage, avant de contrôler la tentative de retour de son compatriote Aron Canet.
Alors que l‘Italien Celestino Vietti perdait ses dernières chances de titre (chute au dixième tour), c’est Augusto Fernández, troisième de ce GP de San Marino, qui a repris la tête du classement général du championnat du monde aux dépens du Japonais Ai Ogura (5e ce dimanche). Nouvel écart: 4 points.
Moto3: Foggia, l’homme de Misano
Vainqueur des deux GP Moto3 à s’être déroulés l’an dernier sur le «World Circuit Marco Simoncelli», l’Italien Dennis Foggia (Honda) a réussi la passe de trois, au terme d’une course très spectaculaire, la décision se faisant dans les ultimes kilomètres entre Foggia, Masia (KTM), Guevara (GasGas) et Öncü (KTM).
Cette course s’est terminée dès le cinquième tour pour celui qui était arrivé en tête du championnat, l’Espagnol Sergio Garcia (GasGas). Bousculé dans le premier virage, victime d’une chute lors de cette cinquième ronde, Garcia allait finalement être arrêté au drapeau noir, après avoir repris la piste et être passé par son stand. Corollaire: son équipier Izán Guevara lui ravit la tête du championnat du monde, à deux semaines du GP d’Aragón.