«Dans l’intérêt du public»: Un procureur spécial nommé par la justice US pour enquêter sur Trump 

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«Dans l’intérêt du public»Un procureur spécial nommé par la justice US pour enquêter sur Trump

Le ministre américain de la Justice a chargé Jack Smith, ex-procureur du Tribunal spécial de La Haye pour le Kosovo, de superviser les investigations entourant le milliardaire républicain. 

Cette décision intervient trois jours après l’annonce par Donald Trump de sa candidature à la présidentielle 2024.

Cette décision intervient trois jours après l’annonce par Donald Trump de sa candidature à la présidentielle 2024. 

Getty Images via AFP

Le ministre américain de la Justice a nommé vendredi «dans l’intérêt du public» un procureur expert en crimes de guerre pour enquêter de façon indépendante sur Donald Trump, trois jours après sa déclaration de candidature à la présidentielle de 2024.

«Dans l’intérêt du public»

Merrick Garland a annoncé lors d’une allocution télévisée avoir confié cette mission extrêmement «sensible» à Jack Smith, procureur basé à La Haye du Tribunal spécial pour le Kosovo. «Etant donné les récents développements, notamment l’annonce par l’ancien président de sa candidature à la prochaine présidentielle et l’intention de se porter candidat de l’actuel président, j’ai conclu qu’il était dans l’intérêt du public que je nomme un procureur spécial», a-t-il déclaré.

Jack Smith prend immédiatement la tête de deux enquêtes distinctes menées depuis des mois par la justice fédérale: la première porte sur les suites de la présidentielle de 2020, la seconde sur la gestion par l’ex-président de documents confidentiels censés être archivés. Le procureur Smith, dans un communiqué, a immédiatement promis d’agir «vite», «en toute indépendance» et «de manière approfondie».

«Jugement professionnel »

Sachant que Donald Trump ne devrait pas manquer de dénoncer une justice politisée et une nouvelle «chasse aux sorcières», Merrick Garland a également insisté sur l’impartialité du procureur. «En tant que procureur spécial, il exercera son jugement professionnel de manière indépendante pour décider si il doit y avoir une inculpation» dans l’un ou l’autre de ces dossiers, a précisé le ministre.

Jack Smith, procureur basé à La Haye du Tribunal spécial pour le Kosovo.

Jack Smith, procureur basé à La Haye du Tribunal spécial pour le Kosovo.

AFP

La première série d’investigations confiées à Jack Smith porte sur les efforts de Donald Trump pour contester sa défaite à la présidentielle de 2020, jusqu’à l’assaut mené par ses partisans contre le Capitole le 6 janvier 2021, au moment de la certification de la victoire de son rival démocrate Joe Biden. Cette enquête tentaculaire a déjà entraîné l’inculpation de près de 900 personnes ayant directement participé aux violences. Mais les procureurs n’ont jamais exclu de s’intéresser à d’autres acteurs. «Chaque personne qui est pénalement responsable des efforts pour annuler l’élection devra répondre de ses actes», a déclaré à plusieurs reprises Merrick Garland dans le passé.

Perquisition spectaculaire 

La seconde enquête porte sur les archives de la Maison Blanche. En quittant la présidence, Donald Trump a emporté des boîtes entières de documents. Or, une loi de 1978 oblige tout président américain à transmettre l’ensemble de ses emails, lettres et autres documents de travail aux Archives nationales. En janvier, il a rendu 15 cartons. Après examen, la police fédérale a estimé qu’il en conservait probablement d’autres dans sa luxueuse résidence de Mar-a-Lago, en Floride.

Des agents du FBI y ont mené le 8 août une perquisition spectaculaire sur la base d’un mandat pour «rétention de documents classifiés» et «entrave à une enquête fédérale», et ont saisi une trentaine d’autres boîtes. Une intense bataille judiciaire s’est alors ouverte pour déterminer la nature des documents saisis --classifiés, personnels ou déclassifiés-- ce qui a ralenti la procédure mais, là encore, une inculpation fédérale reste possible.

Dans le passé, Donald Trump a déjà fait l’objet d’une enquête supervisée par un procureur spécial: Robert Mueller avait été chargé en 2017 d’établir s’il y avait eu une collusion entre son équipe de campagne et la Russie lors de la présidentielle de 2016.

(AFP)

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