Météorologie: L’ONU prévoit un épisode La Niña d’une durée sans précédent

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MétéorologieL’ONU prévoit un épisode La Niña d’une durée sans précédent

Si cela se confirmait, ce ne serait que la troisième fois depuis 1950 que le phénomène La Niña est observé pendant trois hivers consécutifs, selon l’Organisation météorologique mondiale.

Le phénomène La Niña est responsable de l’aggravation de la sécheresse.

Le phénomène La Niña est responsable de l’aggravation de la sécheresse.

AFP

L’épisode actuel du phénomène climatique La Niña, notamment responsable de l’aggravation de la sécheresse dans la corne de l’Afrique, devrait avoir une durée sans précédent pour ce siècle et persister au moins jusqu’à la fin de l’année, a indiqué l’ONU, mercredi.

Il s’agirait pour ce siècle du premier épisode La Niña s’étendant sur trois hivers consécutifs dans l’hémisphère Nord (ou trois étés consécutifs dans l’hémisphère Sud), selon le nouveau bulletin Info-Niño/Niña publié par l’Organisation météorologique mondiale (OMM), une agence de l’ONU. «Un épisode la Niña qui s’étend sur trois années consécutives est vraiment exceptionnel», souligne le secrétaire général de l’OMM, le Finlandais Petteri Taalas, dans le bulletin.

Si cela venait à se confirmer, ce ne serait que la troisième fois depuis 1950 que ce phénomène est observé pendant trois hivers consécutifs, selon l’OMM. Selon le bulletin, l’actuel épisode La Niña, qui s’est amorcé en septembre 2020, devrait se poursuivre au cours des six prochains mois: la probabilité de cette prévision s’élève à 70% pour les mois de septembre à novembre, puis se ramène progressivement à 55% pour la période allant de décembre à février 2023.

Refroidissement des eaux de surface

Le phénomène La Niña – l’équivalent froid d’El Niño – provoque un refroidissement d’une partie des eaux de surface du Pacifique, influençant le cycle de précipitations et le climat de certaines régions du globe. Selon l’OMM, l’épisode actuel a été intensifié par le renforcement des alizés entre la mi-juillet et la mi-août 2022, modifiant le régime des températures comme des précipitations et exacerbant les sécheresses et les inondations dans différentes parties du monde.

«La sécheresse qui s’intensifie dans la Corne de l’Afrique et dans le sud de l’Amérique du Sud porte la marque de La Niña, tout comme les précipitations supérieures à la moyenne enregistrées en Asie du Sud-Est et en Australasie», indique Petteri Taalas.

«Les dernières informations communiquées par le Bulletin confirment malheureusement les projections climatiques régionales selon lesquelles la sécheresse dévastatrice qui sévit actuellement dans la Corne de l’Afrique va s’aggraver et frapper des millions de personnes», ajoute-t-il.

Cinquième saison des pluies ratée

La Corne de l’Afrique, où le risque de famine grandit en raison de la sécheresse, se prépare à une 5e saison des pluies consécutive ratée. Les phénomènes El Niño et La Niña sont des facteurs déterminants du système climatique de la planète, mais ce ne sont pas les seuls.

Le refroidissement qu’occasionne le phénomène La Niña «ralentit temporairement la hausse des températures mondiales, mais il n’aura pas pour effet d’enrayer ou d’inverser la tendance au réchauffement sur le long terme», avertit Petteri Taalas.

(AFP)

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