Soudan: HRW met en garde contre un «possible génocide» au Darfour

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SoudanHRW met en garde contre un «possible génocide» au Darfour

L’ONG Human Rights Watch estime qu’un «génocide» pourrait être commis contre des communautés ethniques non arabes dans la région occidentale du Darfour.

Plus de 500’000 Soudanais ont fui les violences du Darfour vers le Tchad, selon les derniers chiffres de l’ONU. (Image prétexte)

Plus de 500’000 Soudanais ont fui les violences du Darfour vers le Tchad, selon les derniers chiffres de l’ONU. (Image prétexte)

AFP

Une série d’attaques menées par les forces paramilitaires soudanaises dans la région occidentale du Darfour «soulève la possibilité» d’un «génocide» commis contre des communautés ethniques non arabes, affirme l’ONG Human Rights Watch dans un rapport publié jeudi.

Les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) ainsi que les milices alliées ont été largement accusées de nettoyage ethnique, de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre dans leur guerre contre l’armée régulière, qui a débuté en avril 2023.

La guerre a tué des dizaines de milliers de personnes, parmi lesquelles des experts de l’ONU ont découvert jusqu’à 15’000 personnes dans la ville d’el-Geneina, au Darfour occidental, le noyau de ce que HRW a appelé «une campagne de nettoyage ethnique contre l’ethnie Massalit et d’autres populations non arabes de la région».

Tortures de masse

Le rapport de 186 pages documente comment, de fin avril à début novembre 2023, les FSR et les milices alliées «ont mené une campagne systématique visant à expulser, notamment en tuant, les habitants de l’ethnie Massalit». Les violences, qui comprenaient des tortures de masse, des viols et des pillages, ont culminé à la mi-juin, lorsque des milliers de personnes ont été tuées en quelques jours, et ont de nouveau augmenté en novembre.

Des avocats locaux spécialisés dans les droits de l’homme ont déclaré que les combattants s’en prenaient en premier lieu à «des membres éminents de la communauté Massalit», notamment des médecins, des défenseurs des droits de l’homme, des dirigeants locaux et des représentants du gouvernement.

HRW ajoute que les assaillants «ont méthodiquement détruit les infrastructures civiles vitales» dans les communautés déplacées principalement de Massalit.

«Nettoyage ethnique»

Des images satellites montrent que depuis juin, les quartiers majoritairement Massalit de la ville – qui abritaient auparavant environ 540’000 personnes – ont été «systématiquement démantelés, beaucoup à l’aide de bulldozers, empêchant les civils qui ont fui de rentrer chez eux», ont-ils indiqué.

Selon l’ONG basée à New York, «l’objectif apparent» des attaques était «au moins de les pousser à quitter définitivement la région», ce qui «constitue un nettoyage ethnique».

HRW souligne que le contexte des meurtres «soulève la possibilité que les FSR et leurs alliés avaient l’intention de détruire tout ou une partie des Massalit au moins dans l’ouest du Darfour, ce qui indiquerait qu’un génocide a été et/ou est en train d’être commis là-bas».

Désastre aux «proportions épiques»

HRW a appelé à une enquête sur l’intention génocidaire et à des sanctions ciblées contre les responsables et exhorté les Nations Unies à «élargir l’embargo sur les armes imposé au Darfour pour couvrir l’ensemble du Soudan».

La Cour pénale internationale, qui enquête actuellement sur les meurtres à caractère ethnique commis principalement par les FSR au Darfour, affirme avoir des «raisons de croire» que ces paramilitaires, de même que l’armée, commettent des crimes qui s’apparentent au génocide, aux crimes contre l’humanité et aux crimes de guerre.

Plus de 500’000 Soudanais ont fui les violences du Darfour vers le Tchad, selon les derniers chiffres de l’ONU. Fin octobre, 75% de ceux qui traversaient la frontière étaient originaires d’el-Geneina, capitale du Darfour-Ouest, a indiqué HRW. Tous les regards sont actuellement tournés vers el-Fasher, chef-lieu de l’État du Darfour-Nord, la seule capitale des cinq États du Darfour à ne pas être aux mains des FSR, à environ 400 kilomètres à l’est d’el-Geneina,

(AFP)

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