Marseille (F)Trafic international de «drogues du violeur»: deux hommes mis en examen
Deux hommes ont été mis en examen à Marseille pour avoir organisé un trafic international de stupéfiants, notamment de GBL et GHB. Au total, 200 litres ont été expédiés vers les États-Unis.
Deux hommes ont été mis en examen à Marseille pour avoir organisé un trafic international de stupéfiants, notamment de GBL et GHB, surnommées «drogues du violeur» pour leurs effets amnésiants, qu’ils expédiaient à l’étranger dans des bouteilles de vin ou d’huile, selon le parquet.
«Début 2023, les gendarmes de la section de recherches des transports aériens de Roissy avaient été informés par les autorités américaines de la saisie à l’aéroport JFK de New York de plusieurs colis en provenance de la France contenant du GBL, dissimulé dans des bouteilles de vin», a indiqué le parquet de Marseille dans un communiqué. «Le volume total des expéditions à destination des États-Unis était évalué à 200 litres», a-t-il ajouté.
Mis en examen
Agés de 20 et 22 ans, les deux hommes ont été mis en examen début avril, notamment pour «détention, offre ou cession de stupéfiants, acquisition et détention de substances vénéneuses» ou encore «importation en contrebande de marchandises dangereuses pour la santé publique». L’un a été placé en détention provisoire, l’autre sous contrôle judiciaire.
Les deux mis en examen achetaient depuis début 2022 sur des sites internet étrangers du GBL (gamma-butyrolactone), un solvant industriel qui a les mêmes effets euphorisants et désinhibants que le GHB, qu’ils exportaient ensuite vers l’Europe ou les États-Unis «pour un usage détourné pour ses effets stupéfiants, après l’avoir reconditionné notamment dans des bouteilles de vins ou d’huile», relève le parquet.
GHB dérivé d’un autre produit
Ils utilisaient également ce GBL, moins coûteux et plus facile d’accès que le GHB, qui est classé comme stupéfiant en France, pour fabriquer ce dernier. «En quelques mois, plusieurs clients demeurant aux États-Unis ainsi que dans plusieurs pays européens ont ainsi été livrés pour une quantité totale de GBL évaluée à 300 litres», souligne le parquet, qui ajoute que «les paiements ont été réalisés via différents comptes bancaires situés à l’étranger et à l’aide de cryptomonnaies». Ces 300 litres de GBL représenteraient un montant d’environ 800’000 dollars, selon une source proche de l’enquête.
Le GBL, «ainsi que plusieurs autres substances stupéfiantes ou vénéneuses», à l’instar du Tramadol, un antalgique de la famille des opiacés, étaient vendus par les deux hommes «via un site hébergé sur le Darknet», relève le parquet. Utilisées le plus souvent à des fins récréatives, le GHB et le GBL, deux molécules exploitées à l’origine en médecine et dans l’industrie, sont surnommés les «drogues du violeur» car elles peuvent également être employées à des fins criminelles, en particulier dans le cadre de viols ou d’agressions sexuelles.
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