Ski alpinTanguy Nef: «Cela ne sert à rien de se mettre trop de pression»
Le skieur genevois va chercher à décrocher son ticket pour les Jeux de Pékin ce samedi dans le slalom de Kitzbühel. Pour cela, il doit réussir un gros résultat.
- par
- Christian Maillard
Comme il l’a écrit sur le site du Team Genève, «la vie c’est comme une course de slalom, tu pars pour gagner et dès que tu rencontres un obstacle, tu le boxes et tu continues jusqu’à l’arrivée.» Philosophe à ses heures, Tanguy Nef a souvent le sens de la formule. Il n’est pas du genre non plus à tourner longtemps autour du pot avant d’afficher ses ambitions, qui sont claires en cette année olympique, on ne vous fait pas un dessin.
Si son début de saison n’a pas été encore à la hauteur de ses attentes, après son treizième rang à Adelboden le skieur genevois est bien décidé à décrocher la lune à Kitzbühel ce samedi ou encore à Schladming mardi soir. Son but, pas une obsession: c’est être du voyage pour Pékin. C’est évidemment l’objectif de tous les slalomeurs suisses où le niveau est tel à l’entraînement qu’ils peuvent tous prétendre à monter dans l’avion. «C’est une des meilleures équipes du monde!» se réjouit Matteo Joris, l’entraîneur en chef des slalomeurs suisses, content de ce véritable casse-tête chinois pour former son quatuor pour Pékin.
Problème: à Yanqing, lieu où se déroulera en Chine le ski alpin, il n’y aura que quatre Helvètes au départ. Tandis que Daniel Yule (2e dans l’Oberland), Ramon Zenhäusern (4e à Adelboden), Luca Aerni (5e à Adelboden) et Loïc Meillard (6e à Adelboden et 7e à Wengen) ont atteint les objectifs fixés par Swiss Olympic, «rien n’est encore acquis et tout est possible jusqu’à la dernière course», ont encore précisé les entraîneurs conscients que tous leurs protégés, qui sont si proches à l’entraînement, sont capables d’un coup d’éclat en Autriche.
La forme du moment ou le profil de la piste à Pékin pourrait être aussi déterminant. L’équipe, qui peut aussi compter sur des grosses manches de Marc Rochat, Sandro Simonet et de Reto Schmidiger, est si forte et si homogène, qu’une sixième place n’avait d’ailleurs pas suffi l’an passé avant les Mondiaux. «Alors que Swiss Olympic va annoncer les sélectionnés ce lundi, si quelqu’un n’avait pas rempli les critères monte sur le podium mardi à Schladming, on devra en tenir compte même si j’ignore si le règlement le permet», précise le coach Matteo Joris.
Quoi qu’il en soit, Tanguy Nef est conscient qu’il va devoir frapper un grand coup pour être du voyage en Chine. «Il va falloir faire ce qu’il faut et ça devrait passer, se convainc le Genevois, qui aurait besoin aussi d’un petit peu de chance pour concrétiser ses desseins. Maintenant, je ne dois pas me concentrer spécifiquement sur ces deux épreuves. Cela ne sert à rien de se mettre trop de pression. Ce que je veux: ce sont des courses fair-play avec de bonnes conditions.»
Après deux bons entraînements effectués à Wengen, Tanguy et ses copains de l’équipe, qui ont travaillé notamment sur les mouvements de terrain, sont tous prêts «au combat», à se livrer une belle bagarre sur la piste, avec le plus grand respect. «Je pense être à l’aise sur les pistes difficiles, renchérit l’enfant de Veyrier qu’on a aussi surnommé «Aéro-Nef». C’est un tracé souvent glacé et exigeant qui me convient bien. Face à une concurrence à chaque fois proche de la limite, il va falloir que je me fasse confiance et que j’évite les fautes bêtes. Je reste positif sur mes capacités de skier, cela devrait bien se passer.»
Comme tous ses coéquipiers suisses, il va partir pour gagner, prêt à rencontrer un obstacle qu’il va tout faire pour boxer pour continuer jusqu’à l’arrivée. Jusqu’à Pékin?