Suisse - Le taux minimal du 2e pilier devrait rester à 1%, les syndicats fachés

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SuisseLe taux minimal du 2e pilier devrait rester à 1%, les syndicats fâchés

La commission LPP recommande au Conseil fédéral de maintenir le taux d’intérêt minimal au niveau actuel. Les syndicats sont mécontents et réclament un taux de 1,25% au moins.

Christine Talos
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Christine Talos
Les syndicats réclament une hausse de ce taux minimal qui détermine l’intérêt minimal auquel doivent être rémunérés les avoirs de vieillesse relevant du régime obligatoire du 2e pilier.

Les syndicats réclament une hausse de ce taux minimal qui détermine l’intérêt minimal auquel doivent être rémunérés les avoirs de vieillesse relevant du régime obligatoire du 2e pilier. 

AFP

Les avoirs du 2e pilier devraient être rémunérés au minimum à 1% en 2022. La Commission fédérale de la prévoyance professionnelle recommande en effet au Conseil fédéral de maintenir ce taux au niveau actuel. Celui-ci détermine l’intérêt minimal auquel doivent être rémunérés les avoirs de vieillesse relevant du régime obligatoire de la prévoyance professionnelle.

Les propositions faites par les membres de la Commission LPP s’échelonnaient de 0.25% à 1.25%. La commission a donc voté sur plusieurs variantes. Lors du vote final, une nette majorité s’est prononcée pour un taux de 1%, souligne-t-elle dans un communiqué. Pour rappel, ce taux d’intérêt minimal est de 1% depuis 2017. L’évolution des obligations de la Confédération ainsi que celle des actions, des obligations et de l’immobilier ont été déterminantes, selon la commission.

Pour la commission, le niveau du taux d’intérêt minimal doit aussi renforcer la confiance dans le 2e pilier, précise-t-elle. «Dans la mesure du possible, il devrait s’harmoniser à long terme avec l’évolution des salaires et des prix». Elle veut en outre tenir compte du fait que les institutions de prévoyance ne peuvent pas consacrer l’intégralité du rendement de leur fortune à la rémunération minimale. «La loi les oblige à constituer des réserves de fluctuation de valeur, à faire les provisions qui s’imposent et à remplir leurs obligations en termes de rentes».

Syndicats fâchés

La recommandation de la LPP fâche les syndicats. Ceux-ci exigent que le Conseil fédéral relève ce taux d’intérêt minimal à au moins 1,25%. «Les rendements élevés sur les marchés financiers doivent se traduire par un taux d’intérêt plus élevé sur les avoirs des caisses de pension», affirme ainsi Travail. Suisse. D’autant que les prévisions de reprise économique dans le monde cette année et l’année prochaine sont très favorables.

«En outre, la situation des caisses de pension est actuellement favorable. «Les degrés de couverture sont à leur plus haut niveau depuis dix ans et les réserves de fluctuation moyennes se situent dans la fourchette cible», insiste-t-il.

Même son de cloche du côté de l’USS. «Depuis des années, les rendements des caisses de pensions dépassent largement la rémunération par les intérêts. Les caisses ont ainsi pu amasser des réserves bien garnies et atteindre des taux de couverture élevés – alors que les rentes du 2e pilier ne cessent de baisser et les cotisations des assurés d’augmenter, critique l’Union syndicale suisse. «Comme les rendements se maintiennent à un niveau élevé, il faut absolument opérer un changement de cap et relever le taux de rémunération des avoirs de vieillesse».

Pas étonnant que deux tiers des assurés ont le sentiment qu’on leur vole leurs rentes lorsqu’ils les voient baisser sans arrêt, écrit encore l’USS. La Commission aurait pu faire quelque chose pour inverser la vapeur. Au Conseil fédéral maintenant de prendre cette responsabilité, conclut-elle.

Le gouvernement prendra sa décision cet automne.

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