Journée internationaleManifestations dans plusieurs pays contre les violences faites aux femmes
En France, en Italie, en Turquie ou aux États-Unis, des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue ce samedi pour réclamer une meilleure protection contre les violences sexistes.
Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté samedi dans plusieurs pays à l’occasion de la Journée internationale contre les violences faites aux femmes, réclamant des changements de comportements des hommes et davantage de moyens et d’efficacité des États.
«Protégez vos filles, éduquez vos fils», «Céder n’est pas consentir», «Quand je sors, je veux être libre, pas courageuse», «Danser sans être droguée», pouvait-on sur des pancartes de manifestants dans plusieurs villes de France.
«Nous ne voulons plus compter nos mortes», a lancé Maëlle Lenoir, du collectif féministe «Nous toutes». En 2022, 118 féminicides ont été recensés en France, selon les chiffres officiels. Depuis début 2023 les associations féministes en comptent 121.
À Rio, 722 paires de chaussures pour autant de féminicides
En Italie, où des dizaines de milliers de personnes ont défilé dans plusieurs villes dont Rome et Milan, il y a eu 106 féminicides l’an dernier, selon l’Institut national des statistiques (Istat). Au Brésil, un alignement de paires de chaussures accompagnées de prénoms de femmes sur la plage de Copacabana, à Rio, symbolisait les 722 féminicides recensés dans le pays en 2022.
Des manifestations ont eu lieu aussi en Bulgarie et en Turquie, ou encore dès vendredi soir au Chili et au Guatemala. «Attention le machisme tue», pouvait-on lire sur de nombreuses pancartes à Santiago du Chili, place forte du mouvement féministe. Quarante féminicides ont été recensés au Chili et 438 au Guatemala depuis le début de l’année, selon les organisatrices des manifestations.
Une «mauvaise herbe toxique», selon le pape François
À Istanbul, quelque 500 femmes se sont rassemblées dans le quartier de Sisli avec comme mots d’ordre: «Nous ne garderons pas le silence» et «Les femmes sont unies et luttent contre la violence de l’État masculin». En 2021, la Turquie s’était retirée d’un accord international visant à protéger les femmes contre la violence domestique, la Convention d’Istanbul.
Le président américain Joe Bien a, lui, déploré que «le fléau de la violence sexiste continue d’infliger souffrance et injustice à un trop grand nombre de personnes». «Nous savons quels sont les enjeux: chaque fois et partout où les femmes et les filles sont menacées, la paix et la stabilité le sont également», a-t-il ajouté.
«La violence à l’égard des femmes est une mauvaise herbe toxique qui gangrène notre société et doit être coupée à la racine (…) par une action éducative qui place la personne et sa dignité au centre», a dit de son côté le pape François.
Dans le monde, 82 féminicides commis par des partenaires ou ex-partenaires ont lieu chaque jour, et on estime que 31% des femmes ont été victimes de violences physiques ou sexuelles au moins une fois dans leur vie, selon des données 2018 de l’OMS. Plus de la moitié (56%) des femmes et des filles qui sont tuées le sont dans la sphère intime (membre de la famille, conjoint ou ex), contre 11% des hommes et des garçons, selon un rapport d’ONU Femmes publié en 2022.