Hockey sur glaceJan Cadieux: «Il faut tourner la page le plus vite possible»
GE Servette a manqué une première balle de titre national, mardi, à Bienne. Son entraîneur est déjà concentré sur le duel décisif de jeudi aux Vernets.
- par
- Simon Meier
La psychologie des play-off est ainsi faite. Après une victoire, on relativise, après une défaite, on dédramatise. Battu mardi soir à Bienne (4-2) lors de l’acte VI de la finale de National League, alors qu’une victoire lui aurait offert le titre de champion, GE Servette s’est donc attelé dès la fin du match à masquer sa frustration. À positiver en vue du duel ultime, décisif, jeudi soir aux Vernets.
«On a travaillé toute l’année pour pouvoir jouer ce septième match à domicile, essayait de se réjouir Jan Cadieux, alors que la Tissot Arena était encore chaude. C’est clair qu’on aurait voulu finir ça ce soir (ndlr: mardi), mais on savait que Bienne allait se montrer très fort et tout donner. Maintenant, il faut tourner la page le plus vite possible et penser à jeudi.»
Penser à jeudi, c’est se voir sur un fil, avec le paradis d’un côté et l’enfer de l’autre. De quoi choper la frousse? L’entraîneur genevois balaie l’idée: «C’est la beauté du sport, formule Jan Cadieux, plus positif dans son discours qu’après la victoire de samedi. C’est pour vivre ces moments-là qu’on travaille toute l’année. Maintenant, c’est à nous de cocher la bonne case. Ça va compter, de jouer à la maison, devant notre public. Mais c’est surtout l’approche du match qui fera la différence, la capacité à se montrer efficace pendant 60 minutes. C’est l’équipe la plus concentrée, la plus disciplinée, celle qui réussira le mieux à se libérer qui va s’imposer.»
GE Servette s’est paradoxalement peut-être trop libéré, mardi après avoir ouvert le score par Linus Omark (13e) et enfilé le costume de champion virtuel. «Après un premier tiers pas mal, je pense qu’on s’est un peu laissé prendre à leur jeu en deuxième période, estime l’attaquant grenat Vincent Praplan. C’est trop allé d’un côté à l’autre, leur gardien a été bon sur nos occasions et nous, on leur a offert trop d’espaces.»
Pourquoi cet accès de légèreté, vu la lourdeur de l’enjeu? «Je ne sais pas s’il faut parler d’un passage à vide, dit le Valaisan des Aigles. C’était un match 6 face à une grosse équipe de Bienne, qui évoluait à la maison et jouait pour sa vie. Il ne fallait pas s’attendre à ce qu’ils se laissent faire et abandonnent. C’était clair qu’ils feraient un gros match. Il va falloir analyser et voir ce que nous devons améliorer. Jeudi, il faudra reprendre le contrôle, maîtriser davantage le puck, s’établir dans leur zone et dicter le rythme.»
Tout un programme pour GE Servette, qui revient à réaliser ce qu’il n’a pas su faire sur sa première balle de match. «Au début du deuxième tiers, on a un peu arrêté de patiner par rapport au premier et après, on a trop ouvert le jeu, on n’a pas été assez discipliné, regrette Jan Cadieux. Je ne sais pas si c’est la pression ou l’envie de trop bien faire, je pense surtout qu’on a trop voulu faire les choses de façon individuelle, à ce moment. Or, c’est en équipe qu’on gagne un match et c’est ça qui a manqué ce soir.»
Jeudi, il ne manquera rien dans la marmite des Vernets, surtout pas de sel et de piment. Il n’y aura plus de bouée, plus d'échappatoire, plus de filet, à part celui où glisser le puck. Suspense total, pression maximale. «On perdait 2-1 dans la série et on a réussi à revenir, rappelle Vincent Praplan avant le rendez-vous couperet. Il y a beaucoup d’expérience dans ce vestiaire et je ne pense pas que ce septième match constitue un problème pour nous sur le plan mental. Nous devrons juste être honnêtes avec nous-mêmes et corriger ce qu’il y a à corriger.»