Ski alpinOdermatt: «Je savais que tout était possible»
En or sur le géant, le Nidwaldien a vécu une longue journée avant de vivre un rêve aux Jeux de Pékin. Il s’était préparé à tous les scénarios.
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Que du bonheur pour Marco Odermatt et l’équipe de Suisse.
AFPComment dit-on «c’est un rêve» en mandarin? Marco Odermatt l’a répété en allemand, en anglais et en français à de nombreuses reprises une fois qu’il a franchi la ligne, qu’il a atteint le mur du songe, son objectif à Yanqing. Le Nidwaldien de 24 ans est (déjà) champion olympique de géant, un sacre tellement mérité tant il a archi dominé la discipline tout l’hiver. Il n’avait «perdu» qu’une fois à Alta Badia, et encore, il était deuxième derrière Henrik Kristoffersen avant de reprendre sa revanche le lendemain.
Le Suisse, ce phénomène, était le grandissime favori et malgré des conditions dantesques il n’a pas craqué sous la pression. Au contraire. En pleine confiance, il a même changé tout son matériel y compris ses fixations entre les deux manches pour défier ce revêtement agressif sur le second tracé alors qu’il ne comptait que quatre centièmes d’avance sur l’Autrichien Brennsteiner. Il fallait oser. Son élimination lors du super-G n’était finalement qu’une erreur de parcours. Il a même eu droit aux félicitations du président de la Confédération Ignazio Cassis.
«C’était très très dur aujourd’hui entre la neige, la visibilité et la longue attente entre les deux manches. C’était une journée difficile mentalement, a lâché le héros du jour. Je me sentais motivé, je savais que tout était possible. Mais je savais aussi que je pouvais tout perdre parce que je devais tout risquer. Du coup, j’aurais très bien pu échouer au pied du podium quand on voit les écarts.»
Marco Odermatt avoue qu’au départ, avant de s’élancer, il a repensé à Beat Feuz et à Lara Gut-Behrami. «Je me suis dit qu’ils avaient dû attendre leurs 3e ou 4e Jeux pour être champion olympique et que j’aurais d’autres possibilités si ça ne passait pas aujourd’hui.»
«Que ça joue directement lors de mes premiers Jeux c’est génial.»
Mais voilà, il a conservé un avantage de dix-neuf centièmes sur Zan Kranjec, suffisant pour entrer déjà dans la légende et succéder à un certain Carlo Janka, dernier Suisse à être champion olympique de géant, en 2010 à Vancouver.
«Que ça joue directement lors de mes premiers Jeux c’est génial. Car il y a beaucoup de risques dans le ski quand on se bat pour les médailles et il faut rester en santé pour continuer ainsi.» Son prochain objectif, c’est ce gros globe de cristal de la Coupe du monde qui lui tend les bras.
Un autre rêve.