Formule 1Mais d’où sortent les Ferrari?
Les deux monoplaces de Maranello monopoliseront la première ligne, ce dimanche soir (21 h) au Grand Prix du Mexique. A la surprise générale, et à la leur en particulier.
- par
- Luc Domenjoz
Pour un dixième
Bien sûr, leur avance sur Max Verstappen reste très faible: Charles Leclerc partira de la pole-position, ce soir, avec moins d’un dixième de seconde d’avance sur la Red Bull, qualifiée troisième, juste derrière lui. Carlos Sainz partagera la première ligne avec le Monégasque. Son avance sur Max Verstappen n’est que de 3 centièmes. Mais qu’importe l’écart: les deux Ferrari monopolisent la première ligne, et les tifosi ne vont pas bouder leur plaisir. Cette performance est d’autant plus inattendue que l’écurie n’y croyait pas elle-même.
«Disons qu’après la dernière séance d’essais libres, j’étais convaincu que nous pourrions faire un bon résultat, mais peut-être pas aussi bon que ça!», s’amusait Frédéric Vasseur, le patron de la Scuderia, juste après que ses deux voitures se soient emparées de la première ligne. «Mais nous ne devons pas nous laisser emporter par notre enthousiasme. Nous devons comprendre comment transformer cette qualification en un bon résultat en course, et nous avons vu que les écarts sont très serrés… En plus, le premier virage est très loin du départ, avec une aspiration qui va jouer un grand rôle.»
Leclerc ne s’y attendait pas
En pole-position pour le deuxième Grand Prix d’affilée, Charles Leclerc s’avouait le premier surpris: «Après les essais libres, c’était comme si nous allions aborder ces qualifications un peu en retrait… puis, tout à coup, on a réussi à tout assembler pour la dernière phase, Q3, et tout s’est bien passé. Maintenant, j’aimerais bien convertir cette pole en victoire, et notre rythme de course a l’air bon, alors on verra.»
Max Verstappen en délicatesse
De son côté, Max Verstappen, troisième, n’est pas en mauvaise position pour le départ: à Mexico, il vaut parfois mieux se retrouver troisième et se laisser aspirer par le premier, plutôt que devant. «Il y a très peu d’adhérence sur ce circuit, à cause de l’altitude, et le voiture glissait un peu trop chaque fois que j’attaquais, ce qui m’a coûté quelques dixièmes ici et là… mais je vise tout de même la victoire», commentait le champion du monde.
Ricciardo l’intrus
Samedi, Daniel Ricciardo a profité de l’aspiration de son équipier Yuki Tsunoda pour passer en Q3, avant de signer un solide chrono qui lui permettra de prendre le départ en deuxième ligne.
Yuki Tsunoda savait que son moteur serait changé, et qu’il devrait subir plusieurs pénalités, il s’est donc « sacrifié » pour permettre à Daniel Ricciardo de profiter de son aspiration au cours des deux premières phases Q1 et Q2. «Dès le début du week-end, la voiture me convenait bien, remarquait Daniel Ricciardo, je me sentais en confiance. Je pensais peut-être pouvoir me qualifier 7e, voir 6e, mais évidemment, 4e, c’est fou. Bon, les points, c’est ce dimanche en course, donc je reste calme, je vais me concentrer et me montrer impitoyable!»
Pas de pénalités
Après les qualifications, cinq pilotes ont été convoqués par les commissaires du Grand Prix pour des infractions commises pendant les qualifications: Logan Sargeant, Lewis Hamilton, George Russell, Max Verstappen et Fernando Alonso. Le premier pour n’avoir pas signé un chrono dans les 107% de la pole-position, le deuxième pour n’avoir pas suffisamment ralenti sous drapeaux jaunes, et les trois derniers pour avoir bloqué les voitures à la sortie des stands
Au final, après plus de cinq heures de délibérations et d’écoutes de toutes les personnes incriminées, zéro partout: les commissaires n’ont pénalisé personne. Dans chaque cas, la décision fut «No further action» – «Aucune pénalit». Tout ça pour ça.
Dans le cas de Logan Sargeant, l’Américain a pu démontrer qu’il était capable de signer des chronos dans la marge de 107%, il a donc été autorisé à prendre le départ de la dernière position.
Dans le cas de Lewis Hamilton, le Britannique a montré, télémétrie à l’appui, qu’il avait levé le pied au passage du drapeau jaune.
Et dans les trois derniers cas - les pilotes qui ont causé un embouteillage à la sortie des stands -, les commissaires ont reconnu que ces pilotes avaient agi de bonne foi, préférant bouchonner les autres monoplaces dans les stands que risquer l’embouteillage sur la piste en voulant laisser de la marge devant eux.
«Les commissaires reconnaissent la contradiction entre le temps minimum en piste imposé par la direction de course et le besoin d’avoir une piste dégagée, justifient-ils. Il vaut mieux un embouteillage dans les stands qu’en piste. Il faudrait trouver une meilleure solution, mais les commissaires ne voient pas laquelle.» Avouer sa propre incompétence, voilà qui est aussi remarquable que rare…