Tour de FranceLe surprenant Lampaert premier leader, les Suisses loin du compte
Le Belge de l’écurie Quick-Step s’empare du maillot jaune après avoir remporté le contre-la-montre inaugural à Copenhague. Stefan Bissegger et Stefan Küng absents du top 10.
- par
- Sport-Center
Il faudra encore patienter pour trouver un successeur à Fabian Cancellara. Dernier Suisse en date à avoir porté le maillot jaune sur le Tour de France, en 2015, le Bernois avait de bonnes chances d’être effacé des tablettes ce vendredi. Les spécialistes de la vitesse que sont Stefan Bissegger et Stefan Küng nourrissaient de légitimes ambitions de victoire en vue du contre-la-montre à Copenhague, étape inaugurale de l’édition 2022. Mais aucun des deux Thurgoviens n’est parvenu à accrocher un résultat à la hauteur de leurs espérances.
Sur une chaussée détrempée, Bissegger a connu un passage chaotique. Crispé, il a chuté à deux reprises et terminé 99e, à 1’12’’ du vainqueur, l’étonnant Belge Yves Lampaert.
Küng, lui, s’en est mieux sorti mais a tout de même terminé loin du podium, et même hors top 10 (14e, +23’’). Les deux autres Suisses en lice, le Bernois Marc Hirschi et l’Argovien Silvan Dillier, se classent respectivement 149e (+1’42’’) et 165e (+1’58’’).
Pogacar répond déjà présent
Yves Lampaert est donc le premier leader de cette 109e Grande Boucle. Le Belge a privé son compatriote Wout van Aert du maillot jaune espéré, à 5 secondes près. Il a attendu ensuite l'arrivée des 60 derniers coureurs pour être certain de ce succès de prestige, son premier dans le Tour que ce fils d'agriculteurs, âgé de 31 ans, dispute pour la troisième fois seulement.
«Je n'attendais vraiment pas ça, réagissait-il à chaud J'ai la tête en train d'exploser, je m'attendais à faire un top 10, cela aurait été très bien et là, je bats tous les meilleurs. Je suis en bonne condition mais de là à gagner la première étape du Tour de France... Je ne l'imaginais pas!»
Le Flamand, champion de Belgique du contre-la-montre à deux reprises, n'a plus couru le Tour de France depuis 2018, bien qu'il soit l'un des hommes de base de la formation Quick-Step, surtout dans les classiques (3e de Paris-Roubaix 2019).
Toutes les équipes ont été confrontées au casse-tête de la météo. Car la pluie a cessé pendant la course, à l'inverse des prévisions qui avaient justifié la présence des favoris dans la première moitié de tableau et instauré, ce faisant, une forme d'équité.
Derrière Lampaert et van Aert, Pogacar a pris la troisième place de l'étape et a fait mieux que tous ses adversaires pour le classement général. Le Danois Jonas Vingegaard, ovationné par la foule venue en masse pour ce départ inédit, a lâché 8 secondes au vainqueur sortant, le Slovène Primoz Roglic une seconde de plus. Prudent dans les virages mais très agile, Pogacar a réussi un coup de maître d'autant plus impressionnant que le jeune Slovène (23 ans) est apparu imperméable au stress, malgré l'enjeu et les risques multipliés par la chaussée glissante. À quelques instants du départ, il riait aux éclats sans paraître le moins du monde inquiet!
Concentré à l'extrême pour sa part, van Aert a négocié au mieux les virages du parcours visitant les sites touristiques de la capitale danoise. Parti une minute après l'Italien Filippo Ganna, il a amélioré de plus de cinq secondes le chrono du champion du monde du contre-la-montre, retardé par une crevaison lente à la roue arrière dans les derniers kilomètres. S'il s'est situé très près du maillot jaune, à sa portée sans doute dans les prochains jours, van Aert a échoué toutefois à poursuivre sa série de succès dans le Tour puisqu'il avait dominé les deux dernières étapes de l'édition 2021, le contre-la-montre de Libourne (30,8 km) puis le sprint des Champs-Élysées à Paris.
Sa formation a placé trois coureurs dans les huit premiers. Sans une chute, Christophe Laporte, crédité d'un temps canon à la mi-course (3 secondes d'avance sur van Aert), aurait pu enrichir encore le tableau de bon augure à l'orée d'une première semaine dure, piégeuse, risquée.
La suite promet, avec un final très attendu samedi, dans la deuxième étape qui se termine par le passage par le Grand Belt, le bras de mer qui sépare deux grandes îles du Danemark, pour rejoindre Nyborg. La course, sur un parcours exposé au vent, est dépendante une nouvelle fois de la météo, l'une des clés du cyclisme surtout dans les étapes de plaine.