Federer sur le billardMarc Rosset: «Tout va dépendre de la réussite de cette nouvelle opération»
Pour le champion olympique de Barcelone, on reverra Roger Federer sur un court s’il peut récupérer à 100%.
- par
- Grégoire Surdez
Le genou de Roger Federer est une cause nationale. Car quand l’idole tousse, c’est tout un pays qui s’enrhume. L’annonce faite dimanche par le Bâlois a plombé ce lundi au soleil. Une question taraude l’esprit de tous les passionnés de la petite balle jaune: reverra-t-on le magicien sur un court pour autre chose qu’une exhibition ou un match de l’ATP Senior Tour? Comme souvent, Marc Rosset a un avis pertinent. Parce qu’il connaît bien l’oiseau qui est venu se poser au mois de mai dans «son» tournoi du parc des Eaux-Vives, à Genève. Et parce qu’il connaît bien le sport de très haut niveau et ses spécificités.
Pour le Genevois, la seule question qu’il faut se poser aujourd’hui est d’ordre purement médical. «Est-ce que l’opération peut être une réussite? C’est de cela qu’il est question. Visiblement, cette saison a été compromise car il y a quelque chose qui ne fonctionnait pas au niveau de son genou. On a pu alors constater qu’il n’a jamais vraiment joué à 100% de ses moyens.»
Après son élimination en quart de finale à Wimbledon contre le Polonais Hubert Hurkacz, Roger Federer a laissé planer le doute sur sa santé en annonçant, dans la foulée, qu’il renonçait sans surprise aux Jeux de Tokyo. Dimanche, il a donc donné de ses (mauvaises) nouvelles dans une vidéo. «J’ai eu de nombreux examens avec les médecins pour mon genou, afin d’avoir toutes les informations nécessaires. Pour me sentir mieux, j’ai besoin d’être opéré. Je le ferai, a-t-il expliqué. Je serai en béquilles de longues semaines et absent pendant de nombreux mois.»
Ne pas subir les événements
Cette annonce a surpris à moitié tant il est vrai qu’en 2021, le plaisir a souvent semblé absent lorsque Roger Federer est monté sur scène. «Et pourtant, même sur une jambe et demie, il fait un quart à Wimbledon, poursuit Marc Rosset. Je trouve plutôt bien que Roger se donne les moyens, ou plutôt la possibilité, d’envisager un retour sur les terrains en étant en pleine possession de ses moyens. Ou tout du moins qu’il puisse jouer sans douleur, en étant libéré. Le fait qu’il ait choisi l’option de se faire réopérer laisse penser qu’il ne veut pas subir les événements.»
À 40 ans, tout semble plus compliqué, non? «Encore une fois, rien ne dit qu’il ne puisse pas guérir de ses problèmes au genou. Tout va dépendre de la réussite de cette nouvelle opération. Après, avec ces champions, on est dans des dimensions particulières. Il suffit de voir le film avec Andy Murray (ndlr: «Andy Murray: Resurfacing») pour se convaincre que ces gars sont prêts à tout pour revenir.»
Une manière de pouvoir soigner sa sortie
Pour un sportif, rien n’est plus difficile à accepter que de ne pas soigner sa sortie. De ne pas choisir le moment et l’endroit. C’est sans doute ce qui motive le Bâlois à vouloir s’en remettre une fois encore au bistouri. «Sans doute, poursuit Marc Rosset. Mais pour Roger, on peut même ajouter que dans sa tête, il a encore la volonté et l’énergie de vouloir continuer sur le circuit. Avec, je pense, la condition de pouvoir prendre encore du plaisir et de gagner des matches.»
On n’a pas fini de parler du genou national.