FranceMacron défend le tableau d’une Suissesse, qui a été vandalisé
Un homme a aspergé de la peinture sur une œuvre de Miriam Cahn, qui avait fait polémique.
Le tableau polémique de la Suissesse Miriam Cahn a été vandalisé dimanche au Palais de Tokyo, à Paris. Il a été aspergé de peinture. Un acte condamné par le président Emmanuel Macron.
À 15 h 30 dimanche, un homme «a dégradé volontairement» cette œuvre «en y projetant de la peinture» mauve, malgré un «dispositif de médiation et de sécurité», a indiqué le musée à l’AFP. Il s’agit d’une personne âgée qui a agi seul et ne fait pas partie d’un groupe activiste. Il a été arrêté et emmené par la police. Le centre d’art contemporain a annoncé le dépôt d’une plainte pour «pour dégradation de bien et entrave à la liberté d’expression».
Intitulé «Fuck abstraction!» le tableau de Miriam Cahn représente une personne aux mains liées, contrainte à une fellation par un homme puissant sans visage. Pour ses détracteurs, la victime est un enfant, ce que dément l’artiste, invoquant la représentation du viol comme arme de guerre et crime contre l’humanité.
Les associations Juristes pour l’enfance, l’Enfance en partage, Face à l’inceste et Innocence en danger, considérant le tableau pédopornographique, réclamaient son décrochage mais ont été déboutées au printemps par le tribunal administratif de Paris puis par le Conseil d'État.
La ministre de la Culture Rima Abdul Malak a rappelé que la justice avait «confirmé que ce tableau, tel que mis en contexte, pouvait être présenté au public», dans une déclaration transmise à l’AFP après s’être rendue sur place.
Le tableau restera
«Le Rassemblement National a instrumentalisé ce tableau pour susciter la polémique et attaquer la liberté de création des artistes», a affirmé la ministre qui avait été interpellée sur le sujet en mars par la députée RN Caroline Parmentier. «Sans cette instrumentalisation par le RN, nous n’en serions certainement pas arrivés là», a-t-elle estimé.
Dans un communiqué de presse, le Palais de Tokyo a dit «regretter les conséquences extrêmes de cette polémique». Et de préciser qu’«en accord avec l’artiste, le Palais de Tokyo continuera à présenter le tableau et l’exposition avec les traces de la dégradation jusqu’à la fin prévue de la saison, le 14 mai».
Le président français a également apporté son soutien à l’artiste suisse dans un tweet publié ce lundi. «En ce 8 mai, où nous célébrons la victoire de la liberté, je condamne l’acte de vandalisme commis hier au Palais de Tokyo. S’en prendre à une œuvre, c’est attenter à nos valeurs. En France, l’art est toujours libre et le respect de la création culturelle, garanti», a écrit Emmanuel Macron.