Le bois de Notre-Dame est béni à Vendlincourt

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JuraLe bois de Notre-Dame est béni

La veille de leur départ pour Paris, les poutres façonnées par la scierie Corbat sont passées entre les mains d’un chanoine, à Vendlincourt.

Vincent Donzé
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Vincent Donzé
Le chanoine Jean-Marie Nusbaume a béni 45 poutres jeudi soir.

Le chanoine Jean-Marie Nusbaume a béni 45 poutres jeudi soir.

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Victime de trois incendies en 1937, 1965 et 2019, c’est tout naturellement que la scierie Corbat s’est mise au chevet de la cathédrale Notre-Dame de Paris, incendiée les 15 et 16 avril 2019. L’entreprise familiale de Vendlincourt a façonné 45 poutres, bénies jeudi soir avant leur départ.

«C’est une excellente manière de dire au revoir à ces poutres qui partent pour Paris», a déclaré l’entrepreneur Gauthier Corbat, historien d’art, propos rapporté par «Le Quotidien Jurassien». Façonner des poutres pour reconstruire la flèche de Notre-Dame, c’est une façon pour lui de «restituer et augmenter la mémoire» architecturale.

Dire du bien

«Bénir, ça veut dire du bien. Dire du bien de ce qui a été réalisé ici pour reconstruire la flèche», a déclaré le chanoine Jean-Marie Nusbaume, pour qui ces poutres représentent «un lien avec Paris, avec Notre-Dame ainsi qu’avec l’émotion de la foi».

Deux trains routiers avaient transporté 50 tonnes de bois à Vendlincourt, en provenance d’Alsace, de Franche-Comté et de Haute-Saône. Pour refaire la flèche construite par Eugène Viollet-le-Duc et inaugurée en 1859, il s’agissait d’utiliser du bois massif, tranché dans 1300 chênes vieux de 150 ans.

Gauthier Corbat, heureux papa jeudi soir à Vendlincourt.

Gauthier Corbat, heureux papa jeudi soir à Vendlincourt.

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À Vendlincourt, la plus longue poutre sciée mesure 6,70 mètres, sur 22 cm de côté. Elle a séché pendant un an avec les autres et jeudi soir, une centaine de personnes ont assisté à la bénédiction de toutes les poutres, une cérémonie conduite par le chanoine Jean-Marie Nusbaume.

Les poutres bénies ont pris la route de Paris ce vendredi matin pour être stockée dans un ancien aérodrome au sud de la capitale française. Elles seront entaillées pour être assemblées par des compagnons.

Le Groupe Corbat ne facturera pas une prestation fournie en faveur d’un projet jugé «inestimable» et «impayable». Le bénéfice pour le groupe est symbolique, mais également publicitaIre.

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