Poutine libère un cannibale sataniste

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Guerre en UkrainePoutine libère un cannibale sataniste

Le Kremlin indique vouloir maintenir sa politique de grâce présidentielle pour les prisonniers acceptant de combattre en Ukraine.

Vladimir Poutine (au centre) a gracié Nikolaï Ogolobiak, condamné à 20 ans de prison en 2010, pour cannibalisme et meurtres satanistes. Ce dernier a pu rentrer chez lui, début novembre, dans la région où ses crimes avaient été commis, après avoir combattu six mois en Ukraine.

Vladimir Poutine (au centre) a gracié Nikolaï Ogolobiak, condamné à 20 ans de prison en 2010, pour cannibalisme et meurtres satanistes. Ce dernier a pu rentrer chez lui, début novembre, dans la région où ses crimes avaient été commis, après avoir combattu six mois en Ukraine.

photo d’illustration AFP

Le Kremlin a indiqué, mercredi, maintenir sa politique de grâce présidentielle pour les prisonniers acceptant de combattre en Ukraine, après que la presse russe a révélé la libération d’un homme condamné pour des meurtres satanistes et cannibales. Nikolaï Ogolobiak, condamné à 20 ans de prison en 2010, a été gracié par le président Vladimir Poutine et est rentré chez lui, début novembre, selon le portail d’information 76.ru, de la région de Iaroslavl, où l’intéressé s’est installé et où ses crimes avaient été commis.

À l’époque, ces meurtres avaient défrayé la chronique et choqué la Russie. Cette grâce et celles d’autres repris de justice, à l’instar d’un des complices de l’assassinat, en 2006, de la journaliste Anna Politkovskaïa, ont ouvert un timide débat en Russie sur le bien-fondé de cette politique. Pour autant, le Kremlin, interrogé une nouvelle fois sur le sujet, mercredi, ne prévoit pas de changement.

«Aucune révision» n’est prévue

«La question n’est pas nouvelle, elle a été soulevée à plusieurs reprises, et actuellement tout le monde regarde de près ces listes de graciés», a relevé Dmitri Peskov, le porte-parole de Vladimir Poutine. «Mais je le répète, il s’agit de conditions de grâce précises, liées à une présence en première ligne, à une durée certaine passée en première ligne, liées à une participation à des groupes d’assaut, et c’est après ça qu’il y a grâce», a-t-il expliqué, ajoutant qu’«il n’y a aucune révision» de cette politique.

Des familles de victimes dans d’autres affaires ont dénoncé cette mesure, d’autant qu’elles n’avaient pas été prévenues de ces libérations. Interrogé sur le sujet, début novembre, Dmitri Peskov avait défendu ces grâces, estimant que «les personnes condamnées, y compris pour des crimes graves, expient leur crime par le sang sur le champ de bataille».

«Chair à canon»

Des dizaines de milliers de détenus russes ont rejoint le front en Ukraine, souvent dans le cadre de contrats avec des formations paramilitaires, comme le groupe Wagner. S’ils survivent à six mois de combats, ils sont éligibles pour une grâce. Ces hommes ont souvent servi dans les zones les plus dangereuses du front et, de l’aveu même du défunt patron de Wagner, Evgueni Prigojine, ont été utilisés comme de la chair à canon.

Quant à lui, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a estimé, mercredi, qu’«à ce stade, l’armée russe a fait des prisonniers sa principale source de compensation des pertes sur le champ de bataille».

Selon le site 76.ru, qui dit avoir interrogé le père de Nikolaï Ogolobiak, 33 ans, ce dernier a été grièvement blessé et est aujourd’hui handicapé. Lui et cinq autres jeunes, tous adolescents au moment des faits et se réclamant d’une secte sataniste, avaient été condamnés pour les meurtres rituels de quatre autres adolescents, qu’ils avaient découpés avant de manger des morceaux de leurs cadavres.

(AFP)

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