Agressions sexuellesL’ex-magnat de la mode Peter Nygard plaide non coupable
Détenu depuis son arrestation en décembre 2020, un millionnaire finno-canadien a été auditionné par la justice, jeudi, pour des faits remontant à plusieurs décennies.
L’ex-magnat de la mode Peter Nygard, accusé de dizaines de crimes sexuels au Canada et aux États-Unis sur plusieurs décennies, a plaidé, jeudi, non coupable de cinq chefs d’accusation d’agression sexuelle et d’un chef de séquestration. La sélection du jury a aussi débuté le même jour en amont de son premier procès, prévu à Toronto à partir de la semaine prochaine et pour environ six semaines.
Détenu depuis son arrestation en décembre 2020, le millionnaire finno-canadien est jugé pour des accusations de crimes sexuels à partir des années 1980. La justice américaine souhaite aussi le juger pour des accusations de viols sur des dizaines de femmes et jeunes filles, d’extorsion et de traite d’êtres humains. Les faits qui lui sont reprochés se seraient produits entre 1990 et 2020.
Si Peter Nygard a accepté son extradition vers les États-Unis, il doit avant cela être jugé dans trois provinces canadiennes – Ontario, Québec et Manitoba. Lors d’une audience la semaine dernière, le nombre de chefs d’accusation contre lui en Ontario a été réduit de 11 à 5. L’homme de 82 ans aux longs cheveux blancs noués en chignon était arrivé dans la salle d’audience en fauteuil roulant, menottes aux poignets et l’air affaibli.
De milieux défavorisés
Avant son arrestation, cet homme d’affaires, immigré finlandais arrivé enfant au Canada, aimait à raconter son ascension: parti de rien, il a monté un empire de la mode depuis Winnipeg, avait un jet privé avec son nom inscrit en lettres capitales dessus et de luxueuses propriétés, dont un immense domaine aux Bahamas… Peter Nygard et ses complices présumés, y compris des employés de son groupe, sont accusés d’avoir utilisé la force, la fraude et la coercition pour amener des femmes et des mineures à avoir des relations sexuelles avec eux.
L’homme d’affaires se serait appuyé sur celles qu’il appelait ses «petites amies» ou «assistantes» pour identifier de nouvelles victimes potentielles, qui pouvaient être «des filles mineures croisées dans des lieux publics comme Times Square et les magasins de Los Angeles», explique l’acte d’accusation américain. Il ciblait des femmes et des filles issues de «milieux économiques défavorisés et/ou qui avaient des antécédents d’abus» et les contrôlait par «des menaces, de fausses promesses d’opportunités de mannequinat…»