«L’héritage de Poudlard», une école de grande classe

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Critique Jeu vidéo«L’héritage de Poudlard», une école de grande classe

Disponible officiellement depuis ce vendredi, «Hogwarts Legacy» se hisse au sommet des adaptations dans l’univers Harry Potter.

Jean-Charles Canet
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Jean-Charles Canet

Deuxième blockbuster de l’année vidéoludique – le premier étant la relativement mal reçue exclusivité PS5/PC «Forspoken» – le jeu d’aventure en monde ouvert «Hogwarts Legacy – L’héritage de Poudlard», a été rendu disponible mardi aux gamers qui avaient réservé l’édition numérique de luxe. Le voilà débloqué pour toutes et tous depuis ce vendredi 10 février 2023 sur PC Windows, PlayStation 5 et sur les Xbox Series.

La version pour consoles de précédente génération (PS4/Xbox One) a été repoussée pour avril et la version Nintendo Switch pour juillet. Un lancement par étapes sans doute judicieux compte tenu de la gourmandise technique du jeu. Son optimisation semble être un défi difficile sur du matériel moins puissant. On verra.

Si les premiers chiffres de vente cités çà et là, promettent un raz de marée (malgré un appel au boycott mené par ceux qui ne portent plus dans leur cœur J. K. Rawling après quelques propos publics polémiques), c’est certainement parce que les étoiles sont particulièrement bien alignées pour faire de ce produit numérique un succès: la génération qui a sucé le sein blanc des livres et des films Harry Potter est devenue adulte, il ne manquait donc plus qu’un vrai bon jeu vidéo «adulescent», pas trop condescendant, pas trop exploitation cynique d’un filon, pour l’inciter à se replonger dans l’univers créé par la romancière britannique. Ici, l’action se passe à la fin du XIXe siècle aux alentours de l’école des sorciers Poudlard, soit bien avant que l’institution n’accueille Harry (le balafré), Hermione et Ron.

Sur la base d’un nombre de kilomètres déjà parcourus tout à fait conséquent, il ne nous semble pas usurpé d’affirmer que «L’héritage de Poudlard» est un pari plus que gagné. De la création du personnage que le joueur choisit d’incarner (un sorcier ou une sorcière qui commence directement son cursus à la cinquième année) suivi d’un prologue spectaculaire, jusqu’à l’arrivée à Poudlard à temps pour laisser au choixpeau lui suggérer la maison appropriée (on a choisi Poufsouffle), le ton est donné: il sera difficile de faire la fine bouche.

La bande-annonce ci-dessus l’illustre avec justesse, «L’héritage de Poudlard» est très beau. Cela a un prix, sur PC, il faudra renoncer à pousser tous les potards à fond pour obtenir une fluidité satisfaisante même avec une machine bien dotée. Sur console, on suggère de préférer le mode graphique «équilibré» ou s’il n’est pas proposé (cela dépend de l’écran sur lequel est reliée la console) le monde «performance». On déconseille d’opter pour le mode «Fidélité lancer de rayon» – hilarante traduction de «Fidelity – Ray tracing», la fluidité sacrifiée n’étant que peu compensée par des effets de lumières améliorés. Mais une fois ces choix faits, on en a pour notre argent. Quel spectacle!

Parkour pour une version anglaise

Sur console toujours, on constate en le regrettant, que le jeu ne s’affiche et s’écoute que dans la langue par défaut de la console. C’est monnaie courante mais cela reste dommage. Pour avoir une version originale (sans sous-titre en français, hélas), il faut changer de langue dans les paramètres régionaux de la console. Consolation, le doublage français est d’excellente qualité.

Tout cela ne nous a pas empêché de prendre un immense plaisir à l’aventure proposée. Classique, il y a des quêtes principales qui font progresser la narration, des secondaires qui permettent de se maintenir à niveau d’une difficulté progressive. Il y a aussi de l’essentiel et du superflu pour ceux qui aiment prendre leur temps. Il y a encore un vaste choix dans la sélection de la difficulté avec un mode «Histoire» pour ceux qui aiment expédier les combats sans trop réfléchir à des tactiques autrement plus sophistiquées imposées dans les autres modes. Plus grand public, «L’héritage de Poudlard» n’a pas l’intransigeance d’un «Elden Ring», par exemple.

L’art du dosage

Ce qui nous a particulièrement plu dans ce jeu ne se ressent cependant qu’après plusieurs heures de vol, «L’héritage de Poudlard» parvient en effet plus souvent qu’à son tour à maintenir l’intérêt sur la durée. Son truc? Surprendre juste au bon moment, juste avant qu’un sentiment de routine ne s’installe. «L’héritage de Poudlard» évite ainsi plutôt plaisamment le syndrome du monde ouvert boursoufflé qui nous fatigue rien qu’à regarder une carte constellée de quêtes copier-coller.

N’étant pas encore parvenu au terme de l’aventure, on croise les doigts.

«Hogwarts Legacy – L’héritage de Poudlard», studio: Avalanche, éditeur: Warner Bros Games, un joueur.

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