TourismeL’hôtellerie suisse a retrouvé des couleurs en 2022
Après deux années marquées par le Covid, les hôtels suisses ont retrouvé un niveau d’avant la crise sanitaire, avec 38,2 millions de nuitées. Pour le secteur, 2022 est une bonne «année de relance».
En 2022, l’hôtellerie en Suisse a comptabilisé 38,2 millions de nuitées, soit une hausse de 29,4% (+8,7 millions) par rapport à 2021, explique, jeudi, l’Office fédéral de la statistique (OFS). La demande a retrouvé un niveau d’avant-Covid, avec un résultat supérieur à celui de 2017, mais elle reste légèrement en dessous des statistiques de 2018 (-1,5%) et 2019 (-3,3%).
Même si les sept premiers mois restent encore inférieurs à 2019, les cinq derniers mois de l’année connaissent un nombre de nuitées encore jamais enregistré lors des trois dernières décennies. Finalement, avec 22,5 millions de nuitées, la saison d’été 2022 (mai à octobre) devient le «deuxième meilleur résultat de ces trente dernières années, juste après 2019 (22,6 millions)», précise l’OFS.
«2022 peut être qualifiée d’année de relance. Même si nous n’avons pas encore atteint le niveau d’avant la crise, nous avons connu une année réussie, quoique mouvementée», résume le président d’HotellerieSuisse, Andreas Züllig.
Cependant, du côté de la faîtière, il y a quand même des signaux positifs pour la profession. «Ces dernières années, les établissements suisses ont démontré leur résilience, ainsi que leur capacité d’innover et de s’adapter à l’évolution des besoins, même en temps de crise», relance Andreas Züllig, qui signale que le secteur n’échappe pas à la «pénurie de main-d’œuvre qualifiée».
«Forte demande sur toute l’année»
Au niveau de la clientèle nationale, après un niveau «historiquement haut en 2021 déjà», précise l’OFS, la demande s’est stabilisée en 2022. Pour la première fois, elle a dépassé le cap symbolique des 21 millions de nuitées (21,1), ce qui ne représente néanmoins qu’«une très légère hausse» (+0,5%, +102’000) par rapport à 2021.
Du côté des clients venus de l’étranger, le rebond est remarquable, avec 17,2 millions de nuitées (+8,6 millions, +99,8%). L’OFS souligne que la demande est «forte sur toute l’année», mais plus particulièrement au cours du premier semestre, avec des hausses «proches ou supérieures à 200% selon les mois». Toutefois, ces chiffres restent «très inférieurs» à la période d’avant la pandémie. À 20,6%, le niveau est «plus bas» que celui de 2019.
Européens en exergue
Ce sont surtout les hôtes européens (+4,2 millions de nuitées, +61,6%) qui se démarquent en 2022, même s’ils sont moins qu’en 2019 (-9,5%). Dans le détail, avec un million de nuits en plus, le Royaume-Uni (+308,9%) et l’Allemagne (+39,4%) se détachent. Suivent la France (+323’000, +32,7%) et les Pays-Bas (+314’000, +79,1%), qui affichent même, glisse l’OFS, «un niveau supérieur à 2019».
Hors Europe, malgré un contexte d’instabilité créé par la guerre en Ukraine, le continent américain fait fort (+2,2 millions, +260,7%), avec une grosse progression des États-Unis (+1,7 million, +276,8%). L’Asie connaît «également une très forte hausse (+1,8 million, +232,8%)», selon l’OFS, à l’image des pays du Golfe (+395’000, +92,9%) et de l’Inde (+304’000, +399,9%). Avec un total de 119’000 nuitées, les hôtes chinois – majoritaires au sein de ce continent avant 2020 – progressent également, mais restent très loin du niveau de 2019 (-91,4%).
Pour quatre régions, 2022 a même été meilleure que 2019
À part le Tessin (-12,9%), toutes les régions de Suisse ont enregistré des augmentations de nuitées en 2022, particulièrement dans les régions citadines. Genève affiche la plus forte augmentation (+94,5%), suivie de près par la région zurichoise (+89%). Quant à la région bâloise, elle voit ses nuitées augmenter de 57,9 pour cent. Par rapport à 2019, ajoute l’OFS, «seules quatre régions touristiques ont connu un niveau supérieur en 2022»: le Tessin (+10,6%), Jura&Trois-Lacs (+6,4%), les Grisons (+5,9%) et la Suisse orientale (+4,2%).