Affaire EpsteinGhislaine Maxwell assure qu’il n’y a pas de preuve de sa culpabilité
L’ancienne amie du milliardaire décédé Jeffrey Epstein est jugée à New York pour trafic sexuel au profit de ce dernier. La défense conteste les preuves de la culpabilité de Maxwell.
L’ancienne mondaine britannique Ghislaine Maxwell, jugée à New York pour trafic sexuel, a affirmé vendredi que l’accusation n’avait pas apporté la preuve de sa culpabilité dans les crimes sexuels de son ancien partenaire américain Jeffrey Epstein mort en prison en 2019. «Votre honneur, le gouvernement n’a pas fourni de preuve au-delà du doute raisonnable, je n’ai donc pas besoin de témoigner», a simplement déclaré Maxwell, 59 ans, portant un masque et un pull à col roulé de couleur noire et en s’adressant, debout, à la juge du tribunal fédéral de Manhattan Alison Nathan.
Ghislaine Maxwell, Britannique, Américaine et Française et fille du magnat de la presse Robert Maxwell, est accusée d’avoir fourni de 1994 à 2004 à Jeffrey Epstein – un financier multimillionnaire de la jet-set américaine – des jeunes filles mineures afin qu’il les exploite sexuellement. Qualifiée de «rabatteuse» par l’enquête, Ghislaine Maxwell est détenue à New York depuis l’été 2020, un an après le suicide en prison à New York de Jeffrey Epstein qui avait privé de procès des dizaines de victimes.
Elle risque la prison à vie
Lors de son procès commencé le 29 novembre et censé durer jusqu’en janvier, elle plaide non coupable de tous les chefs d’accusation pour lesquels elle encourt la prison à vie. Paraissant plutôt à l’aise et en forme, échangeant avec ses avocats, Ghislaine Maxwell ne devait pas s’exprimer, avant les quelques mots prononcés vendredi. Après quoi, l’un de ses conseils, Bobbi Sternheim, a indiqué au tribunal que lui et ses collègues en avaient terminé avec la comparution de témoins de la défense.
Depuis jeudi, les avocats voulaient faire citer le plus de témoins possibles pendant quatre jours, dans l’espoir de démontrer que leur cliente n’avait joué aucun rôle criminel auprès du richissime Jeffrey Epstein. Finalement, ils n’auront été que neuf à témoigner en faveur de Ghislaine Maxwell au lieu des 35 personnes attendues.
La juge exaspérée par les retards
De quoi exaspérer la juge Nathan qui a prévenu que «le procès ne serait pas retardé». Le réquisitoire des procureurs et les plaidoiries de la défense auront lieu lundi et le jury pourra ensuite commencer à délibérer vendredi, les défenseurs de Maxwell ont fait témoigner Eva Andersson-Dubin, une médecin suédoise de 60 ans, ancienne Miss Suède et épouse du milliardaire américain Glenn Dubin. Proche d’Epstein, elle a confirmé s’être rendue maintes fois en vacances dans sa résidence de Palm Beach (Floride) entre 1994 et 2004 et ne l’avoir jamais vu avoir un comportement déplacé avec des adolescentes.
De même, jeudi, Cimberly Espinosa, 55 ans, ancienne assistante de Ghislaine Maxwell avait tenté de discréditer l’une des quatre victimes présumées d’Epstein qui fut la première à témoigner sous le pseudonyme de «Jane» en racontant avoir été amadouée à l’âge de 14 ans par le couple Epstein-Maxwell, avant qu’il abuse d’elle sexuellement. D’après Cimberly Espinosa, «Jane» venait régulièrement au bureau d’Epstein et sa «relation» avec le financier relevait du registre «amoureux». À l’époque, le couple Epstein-Maxwell a-t-il eu un comportement déplacé à l’égard de mineures? «Jamais», a affirmé la témoin.
Epstein s’est suicidé en prison à 66 ans
Pourtant, «Jane» avait raconté au tribunal de Manhattan les agressions sexuelles dont elle dit avoir été victime de la part du couple à partir de 1994: «J’étais figée par la peur (…), j’étais terrifiée et je me sentais dégoûtante. J’avais honte», avait-elle témoigné, souvent en larmes. Quatre femmes, «Jane», «Kate», «Carolyn» et Annie Farmer, 42 ans, la seule à s’exprimer sans pseudonyme, ont dévoilé pendant deux semaines une partie de leurs vies abîmées par des relations sexuelles qu’elles disent contraintes avec Epstein, alors qu’elles étaient mineures, et souvent en présence de Maxwell.
L’argument principal de la défense est que l’accusée comparaît uniquement parce que le véritable responsable, Jeffrey Epstein, a mis fin à ses jours à l’âge de 66 ans.