Union européenneLe Kosovo présente à son tour sa demande de candidature
À Prague, jeudi, le Kosovo a lancé le processus d’adhésion à l’UE. Deux jours plus tôt, le statut de candidat a été reconnu pour la Bosnie, mais pour Pristina, la Serbie pourrait faire obstacle.

Ce jeudi, le Premier ministre du Kosovo, Albin Kurti (à gauche), a remis la demande officielle de son pays pour l’obtention du statut de candidat à l’adhésion à l’Union européenne à Mikulas Bek, ministre tchèque des Affaires européennes, dont le pays assure la présidence tournante de l’UE.
AFPLe Premier ministre du Kosovo, Albin Kurti, a remis, jeudi, à Prague, la demande officielle de son pays d’obtention du statut de candidat à l’adhésion à l’Union européenne, lançant ainsi formellement un processus laborieux, compliqué par les relations conflictuelles entre Pristina et Belgrade. Albin Kurti a remis la demande à Mikulas Bek, ministre tchèque des Affaires européennes, dont le pays assure la présidence tournante de l’UE.
«C’est un jour historique pour le peuple du Kosovo et un grand jour pour la démocratie en Europe», a déclaré le chef du gouvernement kosovar. «La lettre dont je suis porteur contient les espoirs et les rêves de nos citoyens, qui ont travaillé si dur pour arriver à ce jour.» Le document a été signé, mercredi, par Albin Kurti, la présidente du Kosovo, Vjosa Osmani, et le président du Parlement, Glauk Konjufca.
Long processus
Le Kosovo est le dernier pays des Balkans occidentaux à avoir postulé en vue d’une future adhésion à l’UE, qui a reconnu, mardi, que la Bosnie «postulait» au statut de candidat et qui le lui a accordé jeudi soir. Une éventuelle reconnaissance du statut de candidat du Kosovo ne serait que le début d’un long processus, compliqué par le fait que l’indépendance du territoire, proclamée par Pristina en 2008, n’est toujours pas reconnue par Belgrade.
«C’est un jour historique pour le peuple du Kosovo et un grand jour pour la démocratie en Europe.»
Cinq pays de l’UE, la Grèce, l’Espagne, la Roumanie, la Slovaquie et Chypre, ne reconnaissent toujours pas l’indépendance du Kosovo. La Serbie, ainsi que ses alliés la Russie et la Chine, considère toujours le Kosovo comme faisant partie de son territoire. «Je crois qu’avec notre détermination et notre bonne volonté, nous allons également modifier l’état d’esprit des éventuels sceptiques», a assuré Albin Kurti.
De crise en crise
Une normalisation des relations entre le Kosovo et la Serbie sera impérative pour une future intégration européenne des deux pays. Mais malgré des tentatives de dialogue sous l’égide de l’UE, les relations entre Pristina et Belgrade vont de crise en crise depuis des années. Belgrade soutient les Serbes du nord du Kosovo, qui défient les autorités de Pristina, cette région frontalière de la Serbie ayant été le théâtre, ces derniers jours, d’une escalade marquée par des fusillades et des explosions.
Récemment, l’UE a réaffirmé, lors d’un sommet à Tirana, son attachement au processus d’élargissement en faveur des Balkans occidentaux, alors que la guerre menée par la Russie en Ukraine souligne l’importance, pour les Européens, de stabiliser cette région fragile. Toutefois, l’adhésion effective de ces pays reste une perspective encore lointaine.
Le Kosovo a déjà présenté sa candidature à l’adhésion au Conseil de l’Europe.