NigerLes États-Unis et l’ONU condamnent l’apparente tentative de coup d’État
Les États-Unis et l’ONU ont condamné mercredi l’apparente tentative de coup d’État au Niger, pays clé dans la région du Sahel, alors que le président Mohamed Bazoum est retenu au palais présidentiel.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, «condamne avec la plus grande fermeté toute tentative de prise de pouvoir par la force et d’atteinte à la gouvernance démocratique, à la paix et à la stabilité au Niger», a déclaré son porte-parole Stéphane Dujarric. En outre, il «appelle tous les acteurs concernés à faire preuve de retenue et à assurer la protection de l’ordre constitutionnel», a-t-il indiqué.
Antonio Guterres a pu parler avec le président Bazoum et lui a exprimé «son soutien total», ont précisé ses services un peu plus tard mercredi sur Twitter, rebaptisé X. Pour sa part, la Maison-Blanche s’est déclarée «profondément préoccupée» par la situation au Niger et a appelé à la libération immédiate du président nigérien.
«Nous condamnons fermement toute tentative de détenir ou d’entraver le fonctionnement du gouvernement démocratiquement élu du Niger, dirigé par le président Bazoum», a affirmé dans un communiqué le conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, Jake Sullivan.
Un pays allié de l’occident
«Nous exigeons spécifiquement que les membres de la garde présidentielle libèrent le président Bazoum et s’abstiennent de toute violence», a-t-il ajouté, en soulignant que le Niger est «un partenaire crucial» pour les États-Unis. Le président Bazoum reste retenu par des membres de la garde présidentielle après l’échec de pourparlers. Les exigences de la garde présidentielle restent inconnues.
Le Niger est l’un des derniers alliés des pays occidentaux dans une région du Sahel ravagée par la violence djihadiste et dont deux voisins, le Mali et le Burkina Faso, dirigés par des militaires putschistes, se sont tournés vers d’autres partenaires, dont la Russie.
À Washington, le porte-parole adjoint du département d’État, Vedant Patel, s’est refusé à employer le terme de «coup d’État», arguant de la situation «mouvante» sur le terrain, et a estimé qu’il était «trop tôt» pour juger d’un éventuel impact sur l’aide américaine à ce pays.
Les États-Unis disposent notamment dans le nord du Niger d’une base aérienne d’où partent des drones d’attaque et de surveillance des djihadistes. Le secrétaire d’État Antony Blinken a été, à la mi-mars, le premier chef de la diplomatie américaine à se rendre à la capitale Niamey, où il avait apporté le soutien des États-Unis au président Bazoum.