FootballDestins croisés entre Servette et Lausanne
Le derby de ce dimanche à la Tuilière n’est pas sans en rappeler un autre, trois ans plus tôt, jour pour jour. Depuis, les chemins des deux clubs s’éloignent.
- par
- Daniel Visentini
Comme un clin d’œil du destin, ce Lausanne – Servette de ce dimanche (16 h 30). En 2019, c’était déjà un 3 avril, mais c’était encore à la Pontaise. Servette et Lausanne luttaient pour la promotion en Super League et, ce soir-là, la neige accompagnait l’événement: le LS jouait sa dernière carte pour inquiéter un SFC leader. Aériens sur la pelouse enneigée, les Grenat avaient dicté leur loi pour s’imposer 2-0, laissant les Vaudois en Challenge League.
Servette avait ouvert le score à la 26e (assist de Stevanovic pour Kone). Avant de doubler la mise à la 74e (assist de… Stevanovic pour Imeri). «C’est ce match où Lausanne demandait à la pause que la rencontre soit arrêtée, après avoir planqué les balais pour ne pas déblayer les lignes», rigole Alain Geiger.
«C’était un peu le match de la montée, se souvient de son côté Jérémy Frick. Il restait encore la saison à terminer, mais avec cette victoire, nous avions pris 13 points d’avance. Tout était déjà dit.»
Quand les chemins bifurquent
Ce tout, c’est la promotion des Genevois, leur arrivée dans l’élite ensuite avec un style, des idées et des résultats. Servette, à partir de ce moment, a été l’exemple à suivre pour Lausanne. Giorgio Contini s’est inspiré du système grenat, il a donné plus de corps à l’attaque et le LS a suivi Servette en Super League un an plus tard.
C’est là que les chemins bifurquent. En juin 2021, malgré une première année dans l’élite terminée à la sixième place, Contini est remercié par la direction vaudoise. La suite, c’est le pensum de la saison en cours, avec une relégation qui se dessine furieusement.
«À Servette, il y a toujours eu de la stabilité, explique Frick. Au LS, on a misé sur des jeunes venus d’ailleurs. Le club ne sort pas la tête de l’eau depuis longtemps maintenant. Mais je ne me réjouirai jamais de voir un club romand lutter contre la relégation, même si c’est ce qui pend au nez de Lausanne maintenant.»
On ne sait pas si le derby de ce dimanche se jouera également sous la neige (les prévisions météo ne vont pas dans ce sens), comme en 2019, mais en trois ans, il s’est passé beaucoup de choses. Pour s’être égaré en cours de route, au contraire de Servette, le LS est mal en points, plus que jamais. Destins croisés.