États-UnisDans la course des rivaux de Trump, Nikki Haley gagne du terrain
L’ancien président écrase les sondages pour l’investiture républicaine en vue de l’élection de 2024. Si la justice le forçait à renoncer, l’ex-ambassadrice à l’ONU serait en bonne position.
Il y a Donald Trump, ses prétendants, et puis Nikki Haley. La seule femme candidate à l’investiture républicaine pour la Maison-Blanche gagne de l’élan vers la deuxième place, montrant qu’il existe une autre façon de s’attirer les projecteurs que d’attiser la controverse façon Trump.
L’ancien président attaque les primaires républicaines revigoré d’une avance confortable dans les sondages, mais si sa campagne entachée de scandales et de procès implose, alors les observateurs ont de plus en plus tendance à placer Nikki Haley en tête pour prendre sa place. L’ancienne gouverneure de Caroline du Sud (51 ans) a brillé par ses bonnes performances lors des débats télévisés et a déjà recueilli des fonds importants.
Elle s’est «imposée de diverses manières, qui l’ont propulsée en tête de peloton» parmi tous les autres candidats républicains «qui ne s’appellent pas Trump», explique David Barker, directeur du Centre d’études sur le Congrès et la présidence à l’American University.
Au moins au coude-à-coude avec Ron DeSantis
Des récents sondages la montrent au coude-à-coude, voire en légère avance dans plusieurs États clés sur le gouverneur de la Floride Ron DeSantis, dans la course à la deuxième place derrière l’ancien président. Selon la moyenne des sondages de RealClearPolitics, à l’échelle nationale, Donald Trump glanerait 59% des voix, tandis que Ron DeSantis est passé à 14%, Nikki Haley à 11% et Vivek Ramaswamy à cinq pour cent.
Si Donald Trump reste l’immense favori des Républicains, l’homme d’affaires fait face à de nombreuses accusations, dont celle d’avoir tenté de renverser les résultats de l’élection présidentielle de 2020. Mais pour Alan Abramowitz, professeur émérite en sciences politiques à l’Université Emory, en cas d’implosion de la candidature de Donald Trump (notamment en raison «de ce qui se passe avec ces procès») et de bons résultats de Nikki Haley dans les premiers États à voter aux primaires, cette dernière serait alors «bien placée».
Une telle voie pour Nikki Haley est «possible», mais demeure «assez peu probable», estime David Barker. La républicaine peut s’appuyer sur un parcours politique riche, elle qui a occupé le poste d’ambassadrice de l’ONU pendant quasiment deux ans.
Approche «plus souple» sur l’avortement
Nikki Haley, enfant d’immigrés indiens, adopte une posture différente de celle de Donald Trump et essaie de séduire des électeurs plus centristes, en tentant une approche plus souple sur des questions telles que l’avortement. Cependant, ses hésitations ont amené les observateurs politiques à se demander ce qu’elle croit vraiment. Lors du troisième débat des Républicains, en novembre, elle avait dit vouloir «trouver un consensus» entre ceux qui sont pour l’avortement et ceux qui sont contre.
Mais la semaine dernière, lorsqu’on lui a demandé si elle ratifierait l’interdiction controversée de l’avortement après six semaines si elle était encore gouverneure, elle a répondu à un rassemblement de chrétiens conservateurs dans l’Iowa: «Oui. Quelle que soit la décision du peuple.»
Elle souffle le chaud et le froid à propos de Trump
Le camp de Nikki Haley se réunira en Alabama pour le quatrième débat des primaires républicaines, marqué une fois de plus par l’absence de Donald Trump, qui refuse toute participation à ces débats. Bien qu’elle ait critiqué les affirmations infondées du milliardaire selon lesquelles l’élection présidentielle de 2020 lui aurait été volée, elle se dit fière d’avoir servi au sein de l’Administration Trump et partage son aversion pour les Nations unies.
Elle s’est aussi alignée sur l’ancien président sur de nombreuses décisions de politique étrangère, notamment sur le retrait de l’accord nucléaire iranien et de l’accord de Paris sur le climat.