Attaques de loupsLes bergers de certaines régions ne protègent pas assez leurs troupeaux
Les statistiques montrent que dans certaines régions, on se montre encore réticent à mettre en œuvre les mesures de protection contre les attaques de loup qui sont pourtant subventionnées par Berne.
Les statistiques du Service valaisan de la chasse, de la pêche et de la faune (SCPF) offrent un éclairage nouveau sur le problème que représentent les attaques de loup. Les chiffres indiquent que le nombre d’animaux de rente victimes du loup dépend de la volonté de leurs propriétaires de les protéger efficacement. En témoigne l’exemple de l’attaque la plus récente subie par un éleveur dans la nuit du 13 au 14 juillet 2023. Un loup a attaqué son troupeau de moutons près de Gspon (Haut-Valais) et a fait sept victimes.
Le berger touché ne voit comme solution contre ces attaques que l’abattage du loup «comme le faisaient nos pères ». Or, selon le SCPF interrogé par la «SonntagsZeitung», son troupeau n’était pas suffisamment protégé. Il sera néanmoins indemnisé pour sa perte. Mais en cas de prédation répétée d’animaux de rente insuffisamment protégés, l’indemnisation octroyée est continuellement réduite voire supprimée en cas de faute grave, rappelle le SCPF
Mesures préventives à prendre d’urgence
Daniel Mettler, responsable de la protection des troupeaux chez Agridea, l’organisation de formation continue pour l’agriculture, note que la mise en place des mesures de protection (clôtures, chiens, bergers), pourtant prises en charge à 80% par Berne, varie selon les régions.
Ainsi, si à Val d’Illiez (VS) les éleveurs de moutons «ont fait un énorme bond en avant ces dernières années» et n’ont encore perdu aucune bête cette année, il en va autrement au Col de Verne où il y a déjà eu plusieurs attaques. Idem dans le Haut-Valais: si aucune attaque n’a été déplorée sur l’alpage bien protégé de Pontimia (vallée de Nanz), la vallée voisine de Laggin compte déjà plusieurs prédations.
Plus de loups, moins d’attaques grâce à la prévention
Les statistiques actuelles montrent une baisse des attaques de loups depuis le début de l’année. Saint-Gall et Glaris affichent une nette diminution. Idem en Valais et aux Grisons où, en 2022, plus de 1800 animaux de rente avaient été tués par les prédateurs. Et le nombre de victimes varie selon les régions, plus ou moins enclines à mettre en place des protections: les 46 attaques enregistrées à mi-juillet en Valais ont fait 142 victimes depuis le début 2023 – seules 13 étaient dans un troupeau protégé. Les autres ne l’étaient pas ou ne pouvaient pas l’être. Aux Grisons, les 17 attaques enregistrées n’ont fait que 37 victimes.
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