Vêtements et chaussuresArticles à prix baissés: le Parlement veut plus de transparence
Après le National, le Conseil des États a accepté une motion qui vise à simplifier les comparaisons entre les prix de base et les prix réduits.
- par
- Christine Talos
Les commerçants vont pouvoir simplifier les comparaisons entre prix normal et prix soldé quand ils décident de baisser les tarifs de leurs articles. En effet, après le National en juin, le Conseil des États a accepté lundi une motion de Christa Markwalder (PLR/BE) visant à améliorer la transparence dans les tarifs des articles à prix baissés. Les consommateurs devraient aussi y voir plus clair, selon elle.
Concrètement, l’élue bernoise demandait que les articles soient proposés au prix normal pendant quatre semaines au moins avant de pouvoir faire l’objet d’un rabais. Elle estimait que la règle actuelle (lire l’encadré) n’est plus du tout adaptée au taux de rotation des marchandises dans les commerces. «Si un détaillant constate qu’un article se vend mal, il doit être en mesure de réduire son prix quelques semaines seulement après qu’il a commencé à le proposer», estimait-elle.
En outre, tout va plus vite avec le numérique. Dans une boutique en ligne, en effet, il suffit d’un clic pour modifier le prix d’un article, alors que dans un commerce physique, chaque produit doit faire l’objet d’un réétiquetage, ce qui est compliqué et qui prend du temps.
La motion a reçu un large soutien de la droite. Elle permettra une réduction notable de la bureaucratie et de la régulation, a estimé Matthias Michel (PLR/ZG). Selon lui, le contrôle des prix sera simplifié et la transparence pour la clientèle sera accrue.
La règle actuelle des tarifs baissés
Actuellement, le commerçant doit respecter deux règles pour proposer des rabais. La première précise que la durée de l’affichage du prix réduit d’un article ne peut pas dépasser la moitié du temps pendant lequel il a été proposé au tarif normal. Ainsi si une paire de chaussures a été proposée pendant deux mois à 150 francs, le commerçant qui veut les solder à 100 francs ne peut comparer l’ancien et le nouveau prix que pendant un mois, a expliqué le rapporteur de la commission Carlo Sommaruga (PS/GE). La 2e règle prévoit que l’autocomparaison ne peut durer plus de deux mois. Ainsi, si une marchandise est proposée à un certain prix plus de quatre mois, la comparaison avec le nouveau prix ne peut durer que deux mois.
La commission et le ministre de l’Économie Guy Parmelin ne voulaient pas du texte. La réglementation actuelle n’est pas dépassée et elle est nécessaire pour éviter les tromperies, selon le Vaudois. En effet, plus un prix comparatif est ancien, plus le risque d’abus au détriment des consommateurs est élevé, selon lui. «Une comparaison avec un prix qui était en promotion il y a 3 ans, par exemple, n’est plus significative, mais est trompeuse pour les consommateurs», a-t-il cité. En outre, autoriser une autocomparaison sans limite de temps obligera les commerçants à garder les justificatifs. Il n’a pas été entendu.