Pédopornographie: Un Valaisan aurait consulté 134 000 à 184 000 fichiers

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PédopornographieUn Valaisan aurait consulté 134 000 à 184 000 fichiers

À 43 ans, l’homme est accusé d’avoir visionné et/ou téléchargé des milliers de vidéos abjectes et d’une violence extrême. Il est jugé à Vevey (VD) cette semaine.

Evelyne Emeri
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Evelyne Emeri
L’auteur présumé va devoir répondre de ses actes devant les juges de l’Est vaudois (photo d’illustration). L’audience débute ce mercredi matin 21 septembre.

L’auteur présumé va devoir répondre de ses actes devant les juges de l’Est vaudois (photo d’illustration). L’audience débute ce mercredi matin 21 septembre.

AFP

Des actes qui révulsent et des chiffres qui paralysent: 134 000 à 184 000 fichiers uniques, consultés et/ou téléchargés. Passés ces chiffres, la vision de ce qui est décrit dans l’acte d’accusation que viendra soutenir la procureure Myriam Bourquin devant la Cour correctionnelle d’arrondissement de l'Est vaudois dès ce mercredi 21 septembre. Le prévenu a 43 ans, il est Valaisan, en détention provisoire depuis le 15 avril 2021. Les charges qui pèsent contre lui sont lourdes. Il doit notamment répondre de représentation de la violence (art. 135, al. 1bis) et de pornographie (art. 197, al. 4 subs. al. 5).

Avec des cadavres

Sur la masse des fichiers saisis par les limiers qui traquent les pédophiles en ligne, le plus grand nombre a trait à de la pédopornographie, parfois virtuelle (ndlr. dessins); des vidéos avec des mineurs nus ou habillés sans acte d’ordre sexuel; avec des adolescents ou de jeunes adultes; des fichiers zoophiles également, y compris avec des enfants; et d’autres encore représentant de la violence extrême: des actes d’ordre sexuel sur des cadavres d’adultes et d’enfants. Les investigations n’ont pas permis d’affirmer si l’individu aurait partagé ce matériel séquestré avec des tiers, précise aussi le Ministère public vaudois dans son ordonnance de renvoi.

Exhibitionniste aussi

Les faits reprochés au suspect s’étendent de juillet 2017 au 14 avril 2021. Pendant près de quatre ans, l’accusé aurait agi en toute impunité, à l’insu de tous. En mars et avril 2021, il ne se cache visiblement plus seulement derrière son ordinateur ou derrière l'écran de son smartphone. Il aurait sévi à l’extérieur, en plein jour, dans le Chablais vaudois. Une première fois, il aurait baissé ses pantalons et cherché à se masturber en regardant deux jeunes sœurs. L'une d'elles aurait commencé à filmer la scène avec son téléphone et donné l’alerte, ce qui l’aurait fait fuir. L’auteur présumé se serait ainsi rendu coupable d’exhibitionnisme. Une plainte a été déposée à son encontre.

Un jeu contre de l’argent

Quelques jours plus tard, à quelques kilomètres de là, le quadragénaire aurait récidivé et approché deux jeunes enfants qui jouaient dehors dans un bosquet. Après les avoir observées, s’être masturbé tout en visionnant de la pornographie sur son portable, il aurait fini par rejoindre les deux fillettes. Il aurait alors tenté de leur proposer un jeu contre de l’argent, ce qu’elles auraient refusé. Face à leur opposition, il aurait sorti son pénis et voulu encore se masturber. Les petites auraient détalé. L'une d'elles aurait été potentiellement retenue par le prévenu. Le Valaisan aurait à son tour pris la fuite à bord de son véhicule. Ici, ce sont les infractions d’actes d’ordre sexuel avec des enfants (art. 187, ch. 1) et de tentative d’actes d’ordre sexuel avec des mineurs contre rémunération  (art. 196) qui ont été retenues.

Libéré et rattrapé

Ce sont sans doute ces derniers agissements et les plaintes des parents des enfants déposées respectivement les 12 et 13 avril 2021 qui auraient permis de confondre le quadra (ndlr. plusieurs perquisitions). Le 15 avril 2021, il était placé en détention provisoire pour trois mois avant d’être libéré le 14 juillet 2021 au profit de mesures de substitution strictes: l’obligation de se soumettre à un suivi psychothérapeutique ambulatoire et à une assistance de probation; l’interdiction de contacter les parties plaignantes et les victimes; de même que d’entretenir des contacts avec des mineurs hors du cadre familial et à condition qu’un autre adulte ne soit présent. Six mois plus tard, le 5 janvier 2022, il était replacé en détention pour des motifs de sûreté.


Actuellement détenu à la prison de La Croisée à Orbe (VD), le Valaisan a été expertisé afin de déterminer ses éventuelles pathologies et son degré de responsabilité pénale. Son procès s’ouvre ce mercredi 21 septembre, à 9h, à Vevey. Deux jours ont été agendés par le Tribunal correctionnel de la Riviera.





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