Football: Pendant son break à la Réunion, Guillaume Hoarau a enfilé des paniers

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FootballPendant son break à la Réunion, Guillaume Hoarau a enfilé des paniers

Son passage sur les parquets réunionnais, sa fin de carrière abrupte au FC Sion, son besoin de Suisse: l’ex-buteur du PSG et d’YB devenu consultant pour blue a vécu des derniers mois révélateurs.

Florian Vaney
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Florian Vaney
Guillaume Hoarau se trouvait pour la première fois en tant que consultant sur le plateau de blue mercredi pour le match entre le Maccabi Haïfa et Young Boys.

Guillaume Hoarau se trouvait pour la première fois en tant que consultant sur le plateau de blue mercredi pour le match entre le Maccabi Haïfa et Young Boys.

Claudio De Capitani/freshfocus

Les bases, Guillaume Hoarau les avait déjà. Rien d’étonnant lorsqu’on culmine à 1m92. Mais une carrière de footballeur pro, longue de deux décennies, est passée par là. Et des ballons de basket, le Réunionnais n’en a pas vu des masses pendant qu’il était occupé à marquer des buts. Puis cette partie-là de sa vie s’est arrêtée. L’attaquant a senti le besoin de passer une année, celle qui vient de s’écouler, sur ses terres. Comme une période d’introspection. Qui lui a permis de comprendre que sa vie, c’était la Suisse. Qu’enfiler des paniers, c’était toujours sympa. Et que devenir consultant pour blue, c’était un défi captivant.

Deux mois dans son club formateur. «J’étais nul!»

À la base, il y a cette fin abrupte avec le FC Sion à l’été 2022. Celle qui a marqué la fin de sa carrière de professionnel du football, gonflée de 542 matches et 242 buts. On y reviendra. Pour adoucir la transition, Guillaume Hoarau pense à rejoindre son club formateur au pays: la JS saint-pierroise. L’expérience dure deux mois. «Pourquoi? Parce que j’étais nul!» Pas de détours, pas d’excuses. Il ajoute: «L’image, c’est important. Si je continuais, je risquais de trop l’écorner. Je préférais qu’on continue de me voir comme un footballeur qui a réussi quelques trucs sympas dans sa carrière. En deux mois, je n’ai pas marqué un but…»

L’Étang-Salé au rebond

Les filets de l’Étang-Salé sont là pour le rattraper. Un club de deuxième division… de basket. «Je suis devenu le rebondeur de l’équipe!, s’enflamme-t-il. Celui qui joue où les autres n’aiment pas forcément trop jouer. Mon frère et un ami m’ont convaincu de les rejoindre. C’était du pur plaisir. On n’a pas perdu un match de toute la saison régulière, même si on a fini par tomber en demi-finale des play-off. Je crois que les joueurs étaient déçus de me voir partir cet été, mais l’équipe a quand même obtenu la promotion.»

C’est qu’en parallèle des paniers qu’il marquait et des rebonds qu’il attrapait, Guillaume Hoarau a obtenu des réponses à ses questions. Celles auxquelles il ne pouvait pas échapper. La première illumination? L’endroit où il se sent chez lui n’est plus sa terre natale. Mais la Suisse. «Pendant toutes mes années de footballeur, j’avais l’habitude de revenir à la Réunion deux semaines par année. Et finalement, je crois qu’il s’agit du bon dosage. J’ai débarqué en Suisse en tant que jeune trentenaire. Dans la vie, il s’agit de la période où soit on remet tout en question, soit on commence à comprendre ce qu’on aime et on cherche à se poser. La Suisse m’a fait pencher vers la seconde option.»

«Mon seul regret: celui de ne pas avoir terminé ma carrière à Young Boys.»

Guillaume Hoarau.

C’est que l’ex-international français aux cinq sélections ne sera sans doute jamais autant quelqu’un qu’il l’a été à Young Boys (188 matches, 118 buts, trois fois champion de Super League, deux trophées de Meilleur buteur, une Coupe de Suisse remportée). La lumière née de ces six saisons continue de le guider dans ses périodes de doutes. Et fait rejaillir en lui un regret: «Celui de ne pas avoir terminé ma carrière là-bas. YB me l’a proposé. J’aurais pu avoir ce magnifique ticket de sortie, comme Marco Wölfli ou Steve von Bergen.» Sauf qu’à ce moment-là, Guillaume Hoarau en a encore un peu sous le pied. C’est ici que le FC Sion entre dans l’histoire.

Le Réunionnais en aurait des choses à dire sur ce passage mouvementé en Valais. Sur ces mois sous contrat où l’on ne comptait pas sur lui. Sur la gestion de son cas qui s’est parfois apparentée à un gâchis. Sur cette abrupte dernière expérience d’une pourtant si belle carrière. Il préfère rester sobre dans ses déclarations. «Déjà, je resterai reconnaissant envers Christian Constantin de m’avoir offert cette opportunité. C’est un immense passionné. Sa méthode s’essoufflera peut-être, sans doute… Mais lorsque j’ai signé mon contrat (deux fois une année), je savais où je mettais les pieds et dans quoi je m’embarquais.»

La confiance de Christian Constantin

Un univers parallèle où les habitudes de ce monde-là ne tardent jamais à être mises à la «sauce CC»? «Je ne crois pas que Christian constitue le problème. En revanche, certaines personnes en qui il accorde sa confiance en abusent. Alors même qu’elles manquent de professionnalisme et de compétence.»

Le FC Sion, tout comme Young Boys, Guillaume Hoarau sera amené à en parler dans son nouveau rôle. La coïncidence voulait que ses débuts dans la peau de consultant pour la chaîne blue se fassent mercredi, un soir de match européen d’YB. Sur le plateau, tant lui que Matteo Vanetta, ancien coach de Bernois, ont montré une certaine connivence à leur propos. «Dans mon cœur, je crois que je serai éternellement un porte-drapeau de ce club. Maintenant, je n’ai pas d’autre choix que de rester neutre. Même si je n’ai pas la prétention de me considérer journaliste. On me demande avant tout d’analyser des situations», expliquait-il avant la rencontre.

Voilà pour le fond. Et sur la forme? «On cherche tous à se différencier. Mais pour être original, le mieux demeure souvent de rester soi-même. Je sais que pas mal de gens s’attendent à me voir déconner et faire des blagues à l’antenne. Il faudra que je trouve le bon dosage.» Comme lorsqu’il se trouvait face au but avec le ballon dans ses pieds.

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