Hockey – Série de Noël (3/5)Joël Genazzi: d’un rêve de policier à celui de la Nouvelle-Zélande
À l’occasion des fêtes de fin d’année, Lematin.ch est allé à la rencontre des capitaines des cinq clubs romands de National League. Pour ce troisième numéro, le Lausannois Joël Genazzi se livre dans la bonne humeur.
- par
- Chris Geiger
«Désolé pour le retard, ma filleule ne voulait pas me lâcher!» En une phrase, Joël Genazzi (35 ans) résume bien l’opinion publique qui l’entoure. L’expérimenté défenseur est une personne particulièrement appréciée. La preuve, il a été désigné co-capitaine du Lausanne HC – avec l’attaquant autrichien Michael Raffl – durant la trêve estivale, lors d’un vote du vestiaire vaudois. Recordman du nombre de matches disputés sous la tunique des Lions et chouchou du public de Malley, «Genaz» a pris une bonne demi-heure pour évoquer l’homme qui se cache derrière l’athlète.
Quel vœu allez-vous faire pour la nouvelle année (2024)?
Je ne suis pas un grand fan des 31 décembre (rires). Étant donné qu’on s’entraîne généralement le matin du 1er janvier et que je suis devenu plus vieux, je ne fais plus trop la fête. D’ailleurs, je n’étais même pas réveillé à minuit lors des dernières années. Je suis un peu boring (ennuyant). De toute manière, je n’ai jamais vraiment compris le concept de cette fête. Cette année, avec ma copine, on va passer la soirée avec des amis. Mon vœu sera simplement que ma famille et mes proches restent en bonne santé.
Le championnat est en pause, que faites-vous habituellement durant vos jours de congé?
Mon programme lors de la pause de Noël change selon les années. Avec ma copine, on n’a pas souvent les vacances en même temps. Ça nous arrive d’aller à la montagne. On est aussi récemment allés à Paris. Cette année, on a passé du temps en famille. On a enchaîné trois repas de Noël entre le 24 et le 26. On essaie généralement d’éviter un tel hat trick car c’est un peu exagéré, même si j’aime bien les fêtes de famille.
Vous évoquez Paris. Avez-vous une destination favorite pour les vacances?
J’ai rendu régulièrement visite à ma belle-famille en Californie. Lorsque j’arrêterai ma carrière, j’ai également prévu d’aller en Nouvelle-Zélande. C’est un peu mon rêve. Comme je n’ai que trois ou quatre semaines de pause au terme de la saison, je pense que c’est trop court pour visiter tout le pays. Je me réjouis d’avoir des vacances différentes. Mais je dois quand même avouer que j’aime bien les montagnes suisses.
Les fêtes de fin d’année sont souvent synonymes de quelques écarts au niveau de la nutrition, à l’image du hat trick que vous avez évoqué. Avez-vous des traditions culinaires à l’occasion des repas de Noël?
Dans la famille de ma copine, on mange toujours la fondue chinoise. C’est un classique chez nous. Mon grand-père va fêter ses 90 ans le 28 décembre. Ce sera la quatrième fête en cinq jours. Je ne sais pas si j’aurai toujours autant de plaisir à manger la fondue chinoise lors du quatrième repas (rires). Quand j’ai de tels enchaînements, je ne mange pas le matin. Je vais aussi aller courir durant mes jours de congé. Je vais pouvoir gérer. Je n’ai jamais eu de problème de poids durant ma carrière, heureusement (sourire).
Plus globalement, avez-vous un repas préféré?
J’aime beaucoup de choses différentes. Dès que ma mère cuisine, je suis content. J’apprécie ses gratins de pommes de terre, avec des légumes et un bout de viande. Ça me fait d’autant plus plaisir de rentrer à la maison.
Une boisson préférée?
Je n’ai pas forcément besoin de boire du vin avec un bon repas. À cette période de l’année, j’aime le thé de Noël avec un peu d’Amaretto. J’aime aussi le vin chaud, la bière. À mon âge, je bois beaucoup moins qu’à l’époque. Les bières sont caloriques, alors il faut faire attention au niveau du poids, surtout quand tu vieillis.
Ça reste la bière qu’on voit dans le vestiaire du LHC après les victoires…
Exactement (rires). Mais il y a toujours deux ou trois gars qui amènent du vin pour partager dans le bus après le dernier match de championnat avant la pause internationale. Trois quarts des gars boivent toutefois une bière après les matches.
Avez-vous un restaurant ou un bar de la région lausannoise à recommander aux fans du LHC?
Le meilleur repas que j’ai mangé dans ma vie, c’était à l’Hôtel de Ville de Crissier. Mais c’était plutôt une expérience de vie. Sinon, j’aime bien aller à la Brasserie de Montbenon, au Great Escape ou à Inglewood. Je suis un gars classique. Mais je n’ai pas de restaurant préféré; j’aime bien changer.
Si vous n’étiez pas hockeyeur, quel serait votre métier?
J’ai toujours aimé le métier de policier. Après ma carrière, mon but est de devenir entraîneur des jeunes.
Quels sont vos centres d’intérêts?
C’est beaucoup le sport, surtout le foot américain. J’ai d’ailleurs arrêté de suivre la NHL pour me concentrer sur la NFL. J’aime faire du sport en montagne, aller marcher, regarder du foot… On n’a pas le droit de pratiquer ces sports, donc je me contente de le suivre. Je me réjouis du jour où je pourrai à nouveau les faire.
Les contrats des hockeyeurs sont truffés d’interdiction. Qu’est-ce qui vous manque le plus?
Ce qui me manque le plus n’est pas lié aux interdictions, mais c’est plutôt de pouvoir partir en vacances ou en week-ends quand je le souhaiterais. Je me réjouis d’être plus libre et plus spontané. Je pense également que je vais prendre beaucoup de plaisir à avoir congé les week-ends. Si je deviens entraîneur, ce sera toutefois difficile d’avoir congé les week-ends (rires). Mais si on a un match le samedi, par exemple, je pourrai quand même manger une fondue ou aller au restaurant le vendredi. Une chose impossible à faire lorsqu’on est joueur.
Au contraire, qu’aimez-vous le plus dans le hockey?
Clairement l’ambiance dans le vestiaire au quotidien. Avec une trentaine de personnes, il y a toujours des histoires et des blagues qui ressortent. Pareille ambiance de travail est géniale. J’adore aussi l’atmosphère après une victoire. Ce sont des choses qui vont me manquer lorsque j’arrêterai. Les émotions que je vis sur la glace ou sur le banc avec mes coéquipiers et les spectateurs, contre les arbitres ou l’adversaire ou moi-même, sont comme une drogue. Ça va me manquer quand je les aurai plus.
Justement, quelle est votre meilleure anecdote issue du vestiaire?
Tous les jours, un truc se passe! Mais ce sont des histoires qu’on ne peut pas raconter dans les journaux (rires).
Votre meilleur pote dans le hockey?
Étienne Froidevaux. Aujourd’hui encore on est en contact et on se voit régulièrement. On a le même humour, on rigole sur les mêmes choses. Dans un vestiaire, c’est important d’avoir un gars qui te soutient et qui rit à tes blagues (rires). À Lausanne, j’étais aussi pote avec Benjamin Antonietti et Christoph Bertschy. Sinon, j’ai gardé contact avec d’anciens coéquipiers de mon époque des juniors à Kloten. Je suis aussi resté proche des frères Moser (ndlr: Christian et Simon) et Tobias Bucher, avec qui j’étais en collocation à Langnau.
Votre coéquipier le plus fort?
En équipe de Suisse, c’est facile: Roman Josi! Ce n’est pas normal comme il est fort! À Lausanne, je dirais Cristo Huet. Lors des premières saisons en National League, il nous gagnait des matches à lui tout seul.
L’adversaire le plus fort?
Je dirais le duo Patrick Kane et Tyler Seguin, durant le lock-out. Patrice Bergeron m’avait également impressionné au niveau défensif, John Tavares au niveau offensif. Au niveau suisse, je dirais clairement Andres Ambühl. C’est un joueur avec une incroyable longévité, qui sait vraiment tout faire. C’est difficile de jouer contre lui.
Votre meilleur souvenir en carrière?
Difficile à dire. J’ai joué quelques finales, mais je les ai toutes perdues. Celle des play-off de Ligue B avec Viège, de la Coupe Spengler et du Championnat du monde avec l’équipe de Suisse, de la Coupe de Suisse avec Lausanne. Le Mondial 2018? Je n’étais plus dans le line-up lorsque Josi est arrivé. Je n’avais donc pas les mêmes émotions comme je ne jouais pas. J’étais très content lorsqu’on a gagné la demi-finale car je savais qu’une médaille était assurée, mais j’ai pris plus de plaisir lors des éditions de Paris (2017) et de Bratislava (2019) car j’avais un vrai rôle au sein de l’équipe.