Guerre Israël-Hamas«Ces trois derniers mois m’ont paru comme un quart de siècle»
Israël poursuit son pilonnage de Gaza contre le Hamas, rasant des quartiers entiers, déplaçant 85% de la population et provoquant une crise humanitaire catastrophique.
Selon le ministère de la Santé du mouvement islamiste, les opérations israéliennes ont fait 73 morts et 99 blessés ces dernières 24 heures, dans le centre de Gaza. L’armée israélienne a annoncé des frappes à Khan Younès, principale ville du sud du territoire assiégé et nouvel épicentre des combats, tuant «dix terroristes se préparant à tirer des roquettes sur Israël».
Lors d’une escale au Qatar, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a déploré dimanche la «tragédie» des milliers de civils tués, et averti que le conflit pourrait «aisément se métastaser» dans la région. Arrivé dimanche soir à Abu Dhabi, Blinken doit se rendre en Arabie saoudite avant de gagner Tel-Aviv. Lors de ses rencontres mardi avec les dirigeants israéliens, il soulignera «l’impératif de faire plus pour protéger les civils palestiniens à Gaza», a-t-il indiqué. Le Qatar poursuit ses efforts pour la libération des otages toujours détenus.
L’offensive israélienne a fait 22’835 morts à Gaza, majoritairement des civils, selon le dernier bilan du ministère de la Santé du mouvement islamiste. Les bombardements y ont rasé des quartiers entiers, déplacé 85% de la population et provoqué une crise humanitaire catastrophique selon l’ONU. «Ces trois derniers mois m’ont paru comme un quart de siècle», affirme Nabil Fathi, un habitant de Gaza de 51 ans. «Je me réveille en pensant que ce n’était qu’un cauchemar, mais c’est la réalité», poursuit-il, affirmant que 20 membres de sa famille ont été tués.
Deux journalistes tués
Deux journalistes travaillant pour Al Jazeera ont été tués dimanche à Rafah, à la frontière de Gaza avec l’Égypte par une frappe israélienne sur leur véhicule, selon la chaîne qatarie. Un troisième journaliste à bord, Hazem Rajab, a été grièvement blessé. L’armée israélienne a assumé la responsabilité du tir, déclarant avoir «frappé un terroriste qui pilotait un appareil volant représentant une menace pour les troupes», et être «au fait des informations selon lesquelles, au cours de la frappe, deux autres suspects qui se trouvaient dans le même véhicule avaient aussi été touchés».
À Deir al-Balah, dans le centre de Gaza, plus de 600 patients de l’hôpital al-Aqsa ont dû quitter les lieux face à «l’intensification des hostilités», selon l’OMS. La veille, le personnel de Médecins sans frontières avait évacué ce même hôpital. Alors que l’armée affirme avoir démantelé le commandement militaire du Hamas dans le nord du territoire, Benjamin Netanyahu, a martelé dimanche que la guerre se poursuivra «jusqu’à la victoire totale».
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