Football: Grâce à Bâle, le football suisse existe en Europe

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FootballGrâce à Bâle, le football suisse existe en Europe

La qualification des Rhénans en demi-finale de la Conference League valorise encore un peu plus l’apport du FCB pour l’indice UEFA helvétique. À Nice jeudi, cette équipe a démontré être capable d’un véritable exploit.

Valentin Schnorhk Nice
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Valentin Schnorhk Nice
Le FC Bâle disputera contre la Fiorentina la deuxième demi-finale européenne du football suisse depuis le début du siècle. Il y a dix ans, c’étaient déjà les Rhénans qui avaient éliminé Tottenham, avant de défier Chelsea en Europa League.

Le FC Bâle disputera contre la Fiorentina la deuxième demi-finale européenne du football suisse depuis le début du siècle. Il y a dix ans, c’étaient déjà les Rhénans qui avaient éliminé Tottenham, avant de défier Chelsea en Europa League.

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Un jour, il faudra sincèrement le remercier: si l’indice UEFA de la Suisse est ce qu’il est, si deux équipes pourront rêver de la Ligue des champions la saison prochaine, si le football helvétique n’est pas complètement largué sur la scène européenne, il le doit beaucoup au FC Bâle. Et même largement distancés en Super League, les Rhénans ont été capables d’éliminer Nice en quarts de finale de l’Europa League jeudi, avec ce succès 2-1 après prolongation.

Tout cela a valeur d’exploit. Mais on ne se retrouve pas là complètement par hasard. Il y a sans doute des ressources mentales chez les Rotblau, mais il y a aussi beaucoup de qualités qui ne demandent qu’à s’harmoniser. Parce que Bâle n’a pas livré un match parfait jeudi. Mais il a senti le moment pour faire la différence. C’est dire la marge qu’il a encore, avant d’affronter la Fiorentina les 11 et 18 mai prochains.


Les trois enseignements

  • Dans ces moments-là, c’est l’histoire qui commande le qualificatif: en décrochant son ticket pour les demi-finales d’une Coupe d’Europe, Bâle écrit un peu plus son histoire et celle du football suisse. Certes, ce n’est que la Conference League, mais il faut y être, parce qu’aucun club helvétique n’a réalisé pareille performance au XXIe siècle. Sauf Bâle, en Europa League en 2013. Plus que jamais, le football suisse vit sur la scène européenne grâce aux Rhénans.

  • On peut donc être 6e de Super League et dans un dernier carré européen. Ce que cela dit? Le FC Bâle est une équipe qui a un plafond très élevé, presque autant qu’elle a un plancher très bas. Si difficile à lire, gérée d’une manière qui suscite plus la perplexité que l’emballement, la formation rhénane a le mérite de savoir répondre quand le niveau s’élève et qu’elle s’invite sur la scène continentale.

  • L’approche stratégique de David Degen, essentiellement basée sur le trading de joueurs, a toutes les raisons d’être décriée, surtout dans un club aussi particulier que Bâle. Mais force est d’admettre qu’il y a dans le contingent du FCB énormément de joueurs de talent, au potentiel sans équivalent en Suisse. Quand les Amdouni, Augustin, Pelmard ou encore Diouf, pour ne citer qu’eux, s’accordent comme en fin de match jeudi, il y a là une équipe qui est à sa place en demi-finale européenne.


Le meilleur Bâlois: Andy Pelmard

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Le Niçois d’origine n’a pas été loin de concéder un penalty face à son club formateur, pour une semelle sur Moffi après avoir pris le ballon. Mais au-delà de ça, Andy Pelmard a contribué à laisser Bâle dans le match jeudi soir. Sa couverture de la profondeur et sa gestion des duels au sol donnent toute légitimité à ce défenseur central de «seulement» 1m80.

Dans un match où il a longtemps dû couvrir les errements de Millar côté gauche,  le Français de 23 ans vit un printemps bien meilleur que son automne. Il est indispensable à cette défense du FCB.


Le moins bon Bâlois: Liam Millar

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Sorti de son chapeau par Heiko Vogel en raison de la suspension de Sergio Lopez, le Canadien a été aligné sur le côté gauche du 5-3-2 bâlois. Et il a symbolisé ce Bâle impuissant et attentiste, qui ne savait que subir durant les trois quarts de la rencontre. Incapable de freiner les montées de son vis-à-vis Mendy, Liam Millar a aspiré la pression adverse, sans être capable de la recracher, même offensivement lors de ses rares montées.

C’est lorsqu’il est sorti et que Bâle a changé de système que tout s’est un petit peu mieux passé. On comprend aisément pourquoi Vogel peine à lui faire réellement confiance depuis qu’il a pris la suite d’Alex Frei.


La décla’

«Je crois que nous représentons très bien le football suisse.»

Heiko Vogel, entraîneur du FC Bâle

Le fait tactique: les changements de Vogel de la 72e minute

Il fallait un miracle, sans doute, pour que Bâle trouve le moyen de retourner le match. Il fallait peut-être le provoquer, tout de même. Là, Heiko Vogel y trouve un certain crédit en ayant fait les changements qu’il fallait faire pour insuffler le doute chez l’OGC Nice.

Ce même doute qui n’a pas existé durant une bonne partie du match. Parce que Bâle a longtemps invité le «Gym» à le presser, à l’empêcher de sortir et, surtout, à lui permettre de s’installer dans son camp. Il y a là une dimension structurelle, mais qui a trait aussi à l’animation décidée: le 5-3-2 bâlois était attentiste, et donc facilement éliminé ligne après ligne par le 3-5-2 niçois. Parce qu’il laissait les extérieurs niçois tranquillement progresser, pendant que Millar et Ndoye se repliaient bien bas.

C’est la flexibilité du Bâle de Vogel de pouvoir interpréter plusieurs systèmes, avec et sans ballon. Ainsi, la position de Michael Lang a-t-elle évolué au fil de la partie. D’abord en se permettant plus de liberté en phase de possession, puis surtout en étant un véritable latéral droit au moment des changements de la 72e minute, lorsque Riccardo Calafiori et Jean-Kevin Augustin ont remplacé Liam Millar et Wouter Burger pour passer dans un 4-2-3-1 clair.

Un choix qui a un peu tout changé, notamment parce que Nice, certes fatigué, a tout à coup eu plus de mal à avancer face au bloc plus haut des Bâlois. La capacité de la ligne Ndoye-Zeqiri (puis Augustin)-Amdouni à pouvoir sortir sur les centraux français a rendu les Rhénans plus menaçants. Et la dynamique du match a fini par tourner.


La statistique 

2%, comme la probabilité que la tête décisive de Kasim Adams se termine en but. C’est ce que dit le modèle des Expected Goals. C’est de plus de 12 mètres que le Ghanéen a marqué d’une tête puissante.


Le maillot

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Privé de ses supporters, qui ont dû trouver «refuge» pour la plupart d’entre eux à San Remo, en Italie, Bâle n’a jamais perdu une occasion de les honorer. Avec un maillot, floqué du numéro «12», pour le douzième homme, qui a suivi les Rhénans durant toute la soirée niçoise.

À leur arrivée au stade, d’abord, ils ont posé avec. Puis, au moment de l’échauffement, Taulant Xhaka l’a revêtu. Avant que, au moment de l’égalisation bâloise, le buteur Jean-Kevin Augustin le brandisse. Et puis, à la fin de la rencontre, Xhaka l’a à nouveau mis pour fêter la qualification.


La question

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Y a-t-il un homme plus heureux de la qualification que David Degen, le propriétaire du FC Bâle, qui voit ses joueurs prendre encore un peu plus de valeur à la revente?

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