BelgiqueLe compositeur du tube «Ça plane pour moi» est décédé
Lou Deprijck affirmait être le véritable interprète de la chanson qui avait rendu célèbre Plastic Bertrand.
Le chanteur et compositeur belge Lou Deprijck, qui revendiquait la paternité du tube «Ça plane pour moi» de Plastic Bertrand, est décédé à l’âge de 77 ans, a annoncé mardi sa compagne.
Ce tube aux sonorités punk a été repris quantité de fois, notamment par les groupes de rock américains Sonic Youth et Red Hot Chili Peppers. En 2006, la marque Coca-Cola l’avait choisi pour une campagne de publicité en Asie du Sud-Est.
«Mon seul et dernier amour»
«Mon chéri, mon homme… je t’ai accompagné jusqu’à ton dernier souffle comme tu le voulais… Tu seras mon seul et dernier amour», a écrit sur Facebook Vanessa Vanderkimpen, elle-même artiste, spécialisée dans les imitations de Michael Jackson.
Lou Deprijck, né en 1946 à Lessines (ouest), en Belgique francophone, était une figure de la vie nocturne et festive bruxelloise dans les années 1970 et 1980. Il était l’ami notamment du Grand Jojo, qui a chanté «On a soif», et du cinéaste Jan Bucquoy («La vie sexuelle des Belges»), des artistes volontiers provocateurs comme lui, se présentant comme les héritiers du surréalisme.
Lou Deprijck avait repris à Jan Bucquoy son «musée du slip», à l’origine ouvert dans le centre de Bruxelles, pour installer dans sa maison de Lessines ses collections de sous-vêtements ayant appartenu à des célébrités.
Une saga judiciaire
Chanteur, compositeur, producteur – il a produit Viktor Lazlo à la fin des années 1980 – le nom de Deprijck reste surtout associé à la saga judiciaire autour de «Ça plane pour moi», tube sorti fin 1977 et rapidement devenu un phénomène planétaire. En 2010, se fondant sur un rapport d’expert sollicité par un tribunal belge, Lou Deprijck avait affirmé être lui-même l’interprète de la chanson (qu’il a composée) et non pas Plastic Bertrand.
Le rapport, soulignait M. Deprijck, «révèle qu’avec les terminaisons de phrases relevées sur les bandes, on ne peut attribuer la voix qu’à un Ch’ti ou un Picard».
De son côté Plastic Bertrand, de son vrai nom Roger Jouret, qui a aujourd’hui 69 ans, a toujours opposé à cela deux jugements bruxellois, en première instance et en appel en 2006, le désignant interprète légal de la chanson. Dans son répertoire des œuvres, la Sacem (société française des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique) le présente d’ailleurs comme «interprète» du tube, Francis «Lou» Deprijck étant le compositeur et Yves Lacomblez l’auteur.