Guatemala: Les Guatémaltèques aux urnes pour la présidentielle

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GuatemalaLes Guatémaltèques aux urnes pour la présidentielle

Sans se faire d’illusions sur la possibilité de changement, les Guatémaltèques votent ce dimanche lors du premier tour de l’élection présidentielle.

L’ancienne première dame Sandra Torres est en tête avec 21,3% des intentions de vote, dans le dernier sondage de l’institut Prodatos.

L’ancienne première dame Sandra Torres est en tête avec 21,3% des intentions de vote, dans le dernier sondage de l’institut Prodatos.

AFP

Les Guatémaltèques ont voté dimanche en général dans le calme pour désigner leur président, mais des incidents ont éclaté dans deux localités de la banlieue de la capitale sur fond d’accusations de fraude et d’achats de vote.

Trois favoris, dont une dirigeante des peuples autochtones maya, ont été écartés de la compétition et les Guatémaltèques ne se font guère d’illusion sur la possibilité de changer la réalité de leur pays en proie à la corruption, la misère et la violence des bandes criminelles.

Des affrontements ont opposé dimanche matin la police et des électeurs de deux localités de la banlieue de la capitale, Guatemala, qui dénonçaient des tentatives de fraude électorale. Le calme est revenu après que la police a fait usage de gaz lacrymogène, et que onze personnes ont été arrêtées à San Martin Zapotitlan, une ville située au nord-ouest de Guatemala. Selon des dirigeants de l’opposition, les incidents ont éclaté dans les deux localités lorsque des habitants ont dénoncé l’arrivée en autobus d’électeurs qui ne faisaient pas partie de leur bureau de vote.

Président désavoué

La sociale démocrate Sandra Torres, grande favorite des sondages, a dénoncé de son côté des «achats de vote», après avoir voté dans la capitale. Les quelque 3500 bureaux de vote du pays ont fermé à 18h00 locales (02h00 lundi, heure suisse) et les premiers résultats devraient être connus vers 21h00 (05h00).

Une quinzaine de bureaux de vote ont également ouvert aux États-Unis, où résident quelque 2,8 millions de Guatémaltèques dont seulement 90’000 sont inscrits sur les listes électorales. Le président sortant Alejandro Giammattei (droite) est désavoué à 76% dans les sondages, au terme de quatre ans d’un mandat non renouvelable marqué par la répression contre les magistrats et les journalistes qui dénonçaient la corruption.

L’ancienne première dame Sandra Torres est en tête avec 21,3% des intentions de vote dans le dernier sondage de l’institut Prodatos. Elle est suivie par le centriste Edmond Mulet, un ex-diplomate de haut niveau à l’ONU qui est crédité de 13,4% des intentions de vote, et par la candidate conservatrice Zury Rios (9,1%), la fille d’un ancien dictateur aujourd’hui décédé.

Un total de 22 candidats se présentent aux suffrages de 9,4 millions d’électeurs inscrits, désabusés après l’exclusion du scrutin par la justice ou le Tribunal suprême électoral des favoris des sondages, dont Thelma Cabrera (gauche) appartenant à la population autochtone maya qui représente environ 45% du corps électoral.

Défiance

Ces évictions ont semé le doute sur la loyauté du scrutin et sur l’impartialité des institutions, accusées de manœuvrer pour préserver un régime autoritaire et corrompu fondé sur la cooptation par les élites dirigeantes. Signe de la défiance, seuls 13,5% des électeurs sondés disent vouloir déposer un bulletin nul dans l’urne.

Lors du 1er tour de la précédente élection, en 2019, ils n’avaient été que 4,1% à le faire. Durant le mandat du président Giammattei, une dizaine d’anciens procureurs anti-corruption ont été arrêtés tandis que d’autres ont été contraints à l’exil. Ces magistrats avaient travaillé avec une mission de l’ONU contre l’impunité qui a révélé de retentissants scandales entre 2007 et 2019, dont l’un a débouché sur la démission et à l’arrestation d’un chef de l’État.

«Toutes les institutions de l’État, y compris le processus électoral, sont manipulées par des groupes de pouvoir liés à la corruption et au pouvoir traditionnel de l’oligarchie», assure à l’AFP Edie Cux, directeur de l’antenne locale de l’ONG anti-corruption Transparency International.

(AFP)

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