SomalieLe bilan de l’attentat suicide monte à 21 morts et 45 blessés
Les recherches ont permis de trouver de nouvelles victimes dans les décombres provoqués par un camion bourré d’explosifs qui a foncé samedi sur un checkpoint de Beledweyne, dans le centre du pays.
Le bilan de l’attentat suicide au camion bourré d’explosifs samedi dans le centre de la Somalie s’est alourdi à 21 morts, après la découverte de nouveaux corps dans les décombres de bâtiments soufflés par l’explosion, a indiqué dimanche la police.
«Brûlés au-delà de toute identification possible»
L’attentat au niveau d’un checkpoint dans la localité de Beledweyne a provoqué des dégâts considérables sur les bâtiments alentour, dont certains se sont effondrés. Des dizaines de personnes sont restées piégées sous des amas de briques et de béton. «Le bilan de l’explosion hier (samedi) est passé de 13 à 21 morts, après la découverte de nouveaux corps sous les décombres de bâtiments et certains sont brûlés au-delà de toute identification possible», a dit à l’AFP par téléphone Ahmed Yare Adan, un policier local. Au moins 45 personnes ont en outre été blessées dans cette attaque, qui n’a pas été revendiquée, ayant ciblé un quartier animé abritant des commerces et des immeubles résidentiels. «Les gens continuent de chercher des membres de leur famille disparus, ils ne savent pas s’ils sont vivants ou morts», a dit Ahmed Yare Adan. Selon Sayid Ali, commandant adjoint du poste de police de Beledweyne, les opérations de recherche et de déblaiement étaient toujours en cours sur le lieu de l’explosion.
Le président somalien, Hassan Sheikh Mohamud, a présenté ses condoléances et réitéré son engagement à «éliminer» les islamistes radicaux shebab qui mènent une insurrection dans le pays. «Des incidents comme celui-ci ne nous dissuaderont jamais de continuer à éliminer les (...) terroristes», a-t-il déclaré. Cette attaque survient au moment où le gouvernement somalien admet avoir subi «plusieurs revers importants» dans son offensive contre les islamistes radicaux shebab. Il a demandé cette semaine à l’ONU un report de trois mois du retrait des 3000 personnels de la Mission de l’Union africaine de transition en Somalie (Atmis), prévu d’ici fin septembre.
«Détourner l’attention»
Le chef de l’Atmis a condamné l’attaque, affirmant qu’elle a été perpétrée pour «détourner l’attention» des pertes subies par les shebab après l’offensive lancée par Mogadiscio l’an dernier. «Atmis condamne fermement l’attaque haineuse sur des civils innocents», a dit Mohamed El-Amine. Le gouvernement, soutenu par la communauté internationale, combat depuis plus de 15 ans l’insurrection des shebab, groupe affilié à Al-Qaïda qui dit vouloir instaurer la loi islamique dans ce pays de la Corne de l’Afrique.
Elu en mai 2022, le président Hassan Cheikh Mohamoud a promis une «guerre totale» contre les shebab. Des forces gouvernementales et des milices claniques locales, soutenues par la force de l’Union africaine et des frappes aériennes américaines, mènent depuis plus d’un an une offensive militaire dans le centre du pays. En visite dans cette région, le chef de l’Etat avait déclaré le 18 août que les shebab seraient «éliminés de l’ensemble du pays» d’ici la fin de l’année. Chassés des principales villes de Somalie en 2011-2012, les shebab restent implantés dans de vastes zones rurales, notamment dans le centre et le sud du pays, d’où ils mènent régulièrement des attentats contre des cibles sécuritaires, politiques et civiles.