Proche-OrientLe Liban vit ses premières élections depuis le début de la crise
Ce dimanche, près de quatre millions de Libanais se rendent aux urnes pour élire les 128 parlementaires. Ce scrutin devrait sourire aux habitués de la scène politique, malgré un ras-le-bol évident de la population.
![Pour ce scrutin sous haute surveillance, 3,9 millions de Libanais doivent élire les 128 membres du Parlement. Pour ce scrutin sous haute surveillance, 3,9 millions de Libanais doivent élire les 128 membres du Parlement.](https://media.lematin.ch/4/image/2023/11/08/a0b0cbca-8ac5-4bc8-b446-0c9987ce408a.jpeg?auto=format%2Ccompress%2Cenhance&fit=max&w=1200&h=1200&rect=0%2C0%2C2048%2C1366&fp-x=0.5&fp-y=0.5&s=f5d12b4dcc38a6cdbd2bd69246510353)
Pour ce scrutin sous haute surveillance, 3,9 millions de Libanais doivent élire les 128 membres du Parlement.
AFPLes bureaux de vote ont ouvert, dimanche, pour les premières élections législatives depuis que le Liban a été dévasté par de nombreuses crises. Jusqu’à 19h (18h en Suisse), 3,9 millions d’électeurs sont appelés aux urnes pour renouveler les 128 membres du Parlement. Les résultats définitifs sont attendus lundi.
Le ministère de l’Intérieur avait promis que le courant électrique serait fourni aux bureaux de vote, mais les médias locaux ont rapporté des coupures. Par ailleurs, un déploiement sécuritaire important a été constaté par un photographe de l’AFP, au milieu des représentants des partis politiques et des volontaires.
La majorité des 128 sièges du Parlement, visés par 718 candidats, devrait rester entre les mains des partis qui ont dominé la scène politique libanaise pendant plus de trois décennies, alors qu’ils sont pourtant tenus pour responsables de la pire crise socio-économique de l’histoire du Liban, préviennent les experts.
Un test pour l’opposition
Les législatives de 2018 avaient été remportées par le mouvement chiite pro-iranien Hezbollah – seule faction libanaise à avoir gardé ses armes après la guerre civile (1975-1990) – et ses alliés du Courant patriotique libre (CPL) et du Mouvement Amal. Seuls quelques indépendants ont été élus quatre ans auparavant, avant de démissionner en 2020, dans la foulée de l’explosion meurtrière au port de Beyrouth, qui a fait plus de 200 morts.
Ce scrutin constitue pour la communauté internationale un des préalables à une aide financière et représente un premier test pour les groupes d’opposition, qui ont émergé à la suite d’un soulèvement populaire massif déclenché en octobre 2019, pour exiger le départ d’une classe politique accusée de corruption et d’incompétence.