Elections fédérales: les derniers dérapages de la campagne 2023

Mais qu’est-ce qui lui a pris? La tête de liste des jeunes Vert’libéraux fribourgeois, Philippe Haenni, a vu rouge quand il a reçu et lu la brochure tout ménage de l’UDC visant «une Suisse à dix millions d’habitants». Sur le coup de la colère, il a renvoyé le tout à son expéditeur en y ajoutant de la farine pour faire croire à une substance toxique, comme de l’anthrax par exemple. Mais, pris de remords, il a averti lui-même la police pour stopper l’envoi. Ce qui a été fait.

Après ce coup de folie, le candidat a démissionné. Dans un communiqué parvenu à «La Liberté», il arrive à cette conclusion: «Mon comportement n’étant pas digne d’un engagement politique, je démissionne donc avec effet immédiat du parti Vert’libéral fribourgeois». Le président de l’UDC Fribourg, Christophe Blaumann, précise dans le journal que son parti devrait déposer une plainte: «Notre publicité nous est souvent retournée avec des insultes. Mais quand on porte atteinte à des personnes, cela sort de tout cadre acceptable». Cependant, comme la lettre n’a jamais été ouverte et que personne n’a eu peur, à part celui qui l’a envoyée, la plainte pourrait bien être sans objet.

Une autre histoire a tenu en haleine la Suisse alémanique. Le conseiller national Andreas Glarner (UDC/AG) a dû retirer du réseau social X une vidéo de son cru réalisée à l’aide de l’intelligence artificielle. Dans cette séquence, on voit le visage de la conseillère nationale écologiste bâloise, Sibel Arslan (V/BS), qui déclare plus vraie que nature: «Je m’appelle Sibel Arslan des Verts et je veux que tous les criminels turcs soient expulsés. S’il vous plaît, votez pour l’UDC aux fédérales et mettez deux fois le nom d’Andreas Glarner sur votre liste».

Sibel Arslan, qui a la double nationalité turco suisse, n’a évidemment jamais rien dit de tel et a saisi la justice bâloise pour exiger le retrait de ce «deep fake» et elle a eu gain de cause. Il faut savoir que ces deux politiciens sont comme l’eau et le feu à Berne. Dans un communiqué, Andras Glarner a défendu sa vidéo qu’il considère comme une blague ou «un point final joyeux à la campagne électorale. (…) Ce petit film est clairement identifié comme artificiel. Même l’électeur le plus naïf sait que Madame Arslan ne dirait jamais cela de cette manière».