James Bond en Jamaïque 3/3Dans les coulisses du tournage de «No Time To Die» en Jamaïque
Pour faire ses adieux à James Bond, Daniel Craig ne pouvait rêver meilleure destination que l’île si chère à Ian Fleming qui a vu naître l’agent secret. On met le cap sur le soleil.
- par
- Malik Cocherel, Jamaïque
En avril 2019, l’équipe de «No Time To Die» se retrouvait au grand complet dans les sublimes jardins de GoldenEye, la villa où Ian Fleming a écrit toutes les aventures de Bond lors de ses hivers passés en Jamaïque. La productrice de la saga Barbara Broccoli teasait alors le grand retour de l’agent 007 dans son «foyer spirituel» pour le tournage du 25e volet de la saga à succès. Quelques mois à peine après cette grande annonce, Daniel Craig faisait son come-back sous le soleil des Caraïbes pour mettre en boîte les premières scènes de «No Time To Die» sous la direction de Cary Fukunaga.
Un vrai petit coin de paradis
C’est sur la côte nord de la Jamaïque, dans la région de Port Antonio, à un peu plus d’une heure de route de la propriété de Fleming, qu’a été filmée la fameuse scène de «No Time To Die», dévoilée dans la bande-annonce, où James se la coule douce au bord de la mer, avant de voir sa retraite écourtée et de devoir reprendre du service pour aider son vieil ami de la CIA Felix Leiter (campé par Jeffrey Wright). Le tournage de cette séquence s’est déroulé sur l’une des plus belles plages de la région, San San Beach, où la production a fait construire un bungalow pour l’occasion.
Après le tournage, la petite maison sur pilotis de Bond a été entièrement démontée. La nature a depuis repris ses droits dans ce petit coin de paradis, comme après le passage de Sean Connery et Ursula Andress sur la plage de Laughing Waters pour le premier film de la saga, «Dr. No», tourné en Jamaïque au début des années 60. La petite ville de Port Antonio a également servi de décor à d’autres scènes de «No Time To Die». Dans le film, on peut notamment apercevoir le Piggy’s Jerk Centre, l’une des meilleures adresses pour goûter la spécialité locale, des pilons de poulet grillé marinés dans les épices.
Le beau geste de Daniel Craig
La fameuse adresse de Foreshore Road a aussi fait office de cantine «non officielle» à Cary Fukunaga et son équipe pendant leur séjour dans la paroisse de Portland. Daniel Craig s’est même lié d’amitié avec le propriétaire des lieux, un certain Eustas Lindsay, dit «Piggy». Quand le populaire Jerk Centre a pris feu en 2019, juste après la fin du tournage de «No Time To Die», l’interprète de Bond a ainsi volé au secours de son ami en récoltant près de 50’000 dollars pour aider à la reconstruction de la petite rôtisserie jamaïcaine.
C’est également du côté de Port Antonio que Cary Fukunaga a filmé des scènes se déroulant… à Cuba. Un vieil entrepôt à l’abandon a notamment été entièrement transformé en camp de base pour des soldats castristes. Pas forcément emballées par la perspective de voir les vieilles tensions avec la CIA ressurgir à l’écran (dans le film, Bond est envoyé en mission au pays de Castro par son ami Felix Leiter), les autorités cubaines n’ont pas permis au réalisateur américain de venir tourner sur place.
Une convalescence de luxe
Cary Fukunaga et son chef décorateur Mark Tildesley ont donc reproduit une partie de La Havane dans les légendaires studios de Pinewood, près de Londres, en plus de tourner des extérieurs en Jamaïque, qui se trouve à moins de 700 kilomètres des côtes cubaines. À l’époque de «Dr. No», l’île de Bob Marley avait déjà été utilisée comme décor pour une autre destination exotique, l’île fictive de Crab Key, où 007 fait la connaissance de l’irrésistible Honey Ryder dans son mythique bikini blanc.
De son côté, Daniel Craig a eu tout le temps de profiter de son séjour en terres jamaïcaines pour son ultime «James Bond». Après s’être blessé à la cheville, l’acteur aujourd’hui âgé de 53 ans a été mis au repos forcé. C’est dans la villa CocoSan, où a séjourné Tom Cruise durant le tournage de «Night and Day», qu’il a passé une bonne partie de sa convalescence. Située sur les hauteurs de Port Antonio, la luxueuse propriété (qui se loue de 4000 à 6000 dollars la nuit) dispose de six chambres et d’une magnifique terrasse avec piscine donnant sur la mer des Caraïbes. Clairement le genre d’endroit où un espion de renom pourrait prendre une belle retraite, après des années passées au service secret de Sa Majesté.
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