Ski alpinDans la gouvernance du ski, nulle envie de se mettre des bâtons dans les roues
Les fédérations autrichienne, allemande et suisse ont promis de développer leur collaboration. Elles s’étaient déjà alliées devant la FIS, protestant contre l’élection du président, avant de se retirer.
- par
- Rebecca Garcia
La légitimité du président de la Fédération internationale de ski (FIS) n’est plus contestée devant le Tribunal arbitral du sport (TAS). Les fédérations nationales de ski de la Suisse, de l’Autriche, de l’Allemagne et de la Croatie avaient saisi le TAS pour contester l’élection de Johan Eliasch. Les procédures allaient bon train, et la décision atteignait les étapes finales du processus, mais les protestataires ont retiré leur appel. Le cas a donc été abandonné.
Une surprise, puisqu’un certain optimisme régnait chez Swiss-Ski à l’issue de l’audience devant le TAS, en décembre dernier. «Nous pensons avoir présenté notre point de vue de manière convaincante au tribunal et sommes convaincus que les juges tiendront compte des arguments avancés dans leur processus de réflexion et leur décision», avait indiqué Christian Stahl, responsable communication.
Quelques mois plus tard, le discours n’est plus du tout le même. «Les quatre fédérations nationales ont demandé l’annulation de la décision contestée», a fait savoir le TAS lundi.
Le Suédo-Britannique était le seul candidat à sa réélection lors d’un vote qui a eu lieu au congrès de la Fédération internationale de ski (FIS) à Milan. Le choix se portait donc sur lui ou sur l’abstention. Or, plusieurs fédérations – dont celle helvétique – avaient protesté et déploré le manque d’options.
Une fracture plus forte en coulisses
Ce premier front commun devant le TAS a été accompagné d’une autre action forte, qui est pourtant passée comme une lettre à la poste. Peut-être parce qu’elle est survenue dans le tourbillon de Kitzbühel, et que le numéro d’équilibriste puis la blessure de Marco Odermatt étaient plus impressionnants que le renforcement de l’alliance entre les fédérations suisse, autrichienne et allemande de ski.
Swiss-Ski parle sobrement de relever les défis communs. Écologie, bonne gouvernance, commercialisation et marketing: ne s’agit-il pas du cahier des charges de la FIS? «Dans certains aspects, il s’agit de son rôle, confirme Diego Züger, chef marketing de la Fédération suisse de ski et CEO par intérim. Mais peut-être que cela manquait ces derniers mois.»
Interrogé sur le risque de courroucer l’échelon supérieur, le patron de Swiss-Ski répond franchement: «Ce n’est pas contre eux. Ils devraient être heureux que nous réfléchissions à cela, et ils pourraient par la suite apprendre de nous. Il faut reconnaître que ces derniers mois, peu de choses se sont produites.»
Diego Züger et ses homologues allemand et autrichien ont travaillé sur leurs synergies. Les nations sont certes concurrentes sur les pistes, mais elles se rassemblent volontiers dans l’aire de départ et d’arrivée. Pour partager leur savoir-faire.
«Mais lorsqu’il s’agit de l’avenir du ski, nous avons tous les mêmes tâches à accomplir. Du sport de haut niveau et de son importance pour le tourisme jusqu’au domaine des loisirs. C’est pourquoi, compte tenu de nos partenaires de longue date, il est non seulement judicieux mais aussi grand temps que nous poursuivions une stratégie commune et que nous nous soutenions mutuellement le mieux possible», ajoute Christian Scherer, secrétaire général de la fédération autrichienne de ski.
Les trois pays germanophones (ou qui le sont en partie) s’allient volontiers pour travailler le marketing, et ont notamment permis au jeu «Ski Challenge» de renaître de ses cendres. «C’est un énorme succès pour atteindre notre cible», se réjouit Diego Züger. Il cite aussi la présence d’un sponsor suisse lors d’une course autrichienne. Signe que l’entente amène des actions concrètes. De vrais alliés, donc, pour l’avenir.