SantéCoup de pouce du National au dossier électronique du patient
La Chambre du peuple a accepté l’enveloppe de 30 millions de francs demandée par le Conseil fédéral pour assurer son financement jusqu’à l’application de sa révision totale.
- par
- Christine Talos
Le dossier électronique du patient est en phase de réanimation. Le National a en effet décidé jeudi par 121 voix à 70 de lui injecter 30 millions de francs afin d’aider les communautés de référence qui proposent déjà le DEP aujourd’hui – à l’image de la plateforme Cara en Suisse romande - à survivre financièrement en attendant l’entrée en vigueur de la révision complète de la loi sur le DEP. Une révision qui n’est pas prévue avant plusieurs années.
Une révision annoncée fin juin par le Conseil fédéral. Car le DEP actuel, introduit en 2021, est moribond. Seuls quelque 20’000 personnes ont ouvert un dossier. Ce qui est largement en dessous des attentes. Berne veut donc accélérer le mouvement et souhaite qu’à l’avenir, tous les professionnels de la santé utilisent le DEP, y compris les médecins, hôpitaux ou pharmaciens.
Un patient aux soins intensifs
Tous les partis, sauf l’UDC se sont accordés sur la nécessité d’un dossier électronique du patient en Suisse et à critiquer le DEP actuel. «La numérisation du système de santé est urgente. Mais le DEP traîne depuis bien trop longtemps», a souligné Benjamin Roduit (C/VS). Le DEP actuel est une «simple archive», une «coquille vide», un «cimetière à PDF», ont abondé plusieurs élus. «Mais saboter son financement serait jeter le bébé avec l’eau du bain», a résumé Melanie Mettler (Vert’lib/BE).
Seule l’UDC était opposée à ce soutien transitoire et rejetait l’entrée en matière. «Le DEP est un patient une fois de plus aux soins intensifs et pour qu’il ne meurt pas de soif, nous allons lui injecter 30 millions alors que nous ne savons toujours pas de quoi il souffre», a tonné Thomas de Courten (UDC/BL). «Et rien n’est encore clair sur le futur projet. Veut-on dès lors jeter cet argent par les fenêtres?». Il n’a pas été suivi.
Le dossier part au Conseil des Etats.