Accusée de «harcèlement»La secrétaire d’État française Nathalie Elimas quitte le gouvernement
Sous le coup d’une enquête administrative portant sur la gestion de son cabinet, Nathalie Elimas a renoncé à ses fonctions au sein de l’Élysée.
La secrétaire d’État Nathalie Elimas, qui fait l’objet d’une enquête administrative sur le fonctionnement de son cabinet après des accusations de harcèlement moral, quitte le gouvernement, a annoncé l’Élysée samedi.
«Sur la proposition du premier ministre, le président de la République a mis fin, sur leur demande, aux fonctions de» Nathalie Elimas, ainsi que de la ministre de la Cohésion des territoires Jacqueline Gourault, dont le départ était prévu pour rejoindre le Conseil constitutionnel.
Sa nomination voulue par Emmanuel Macron a été validée par le parlement, l’opposition critiquant toutefois son absence de formation en droit. Elle sera remplacée par Joël Giraud qui était jusqu’ici secrétaire d’État chargé de la ruralité.
Témoignages «graves»
Nathalie Elimas était elle secrétaire d’État auprès du ministre de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports, chargée de l’Éducation prioritaire. À la mi-février, selon Europe 1, un pré-rapport interne avait été remis à Jean Castex. Ses conclusions «sont terribles» pour Nathalie Elimas, directement mise en cause, selon une source de l’Élysée citée par la radio.
Le premier ministre s’était entretenu avec la secrétaire d’État pour «lui demander des explications» et Nathalie Elimas avait alors «refusé l’option» du départ du gouvernement. Deux sources interrogées par l’AFP avaient confirmé que les témoignages visant Nathalie Elimas étaient «concordants» mais aussi «graves» et «accablants».
«Maltraitance»
Plusieurs sources avaient aussi indiqué à l’AFP que Nathalie Elimas se voyait reprocher des faits de «harcèlement», voire de «maltraitance», sur des collaborateurs. Une demi-douzaine de personnes en seraient victimes, selon deux personnes qui ont travaillé depuis juillet 2020 au sein du cabinet de cette spécialiste des ressources humaines.
La secrétaire d’État avait dénoncé une «attaque d’une grande violence, à titre personnel». C’est «très dur, très violent, la violence est inouïe pour mes enfants, mais sur le fond des choses je suis sereine», avait-elle affirmé mi-février sur Radio J.
«Ce qui se passe aujourd’hui ce sont des fuites extrêmement malveillantes, pour me déstabiliser probablement. La diffamation est caractérisée», avait-elle alors assuré. Âgée de 48 ans, Nathalie Elimas était entrée au gouvernement en juillet 2020 après avoir été élue en 2017 députée MoDem (majorité présidentielle) du Val-d’Oise.