FootballYverdon, le parfait déguisement de marchand de sable
YS n’a endormi ni son public, ni le FC Wil samedi (victoire 3-0). Mais il a surfé à merveille sur sa curieuse pelouse sablonneuse.
Mirko Salvi est un gardien bien dans ses pompes. Le genre qui passe pas mal de temps à refaire les matches avec ses proches avant de partir à la douche et qui a toujours un sourire bien placé à glisser. Mais Mirko Salvi est surtout un gardien qui n’a encaissé que deux buts à l’occasion des cinq derniers matches, récompense de sa sérénité devant les filets, de la montée en puissance des siens récemment et de l’intransigeance défensive apportée par Uli Forte. Le fait est que le Nord-Vaudois a sans doute dû se dire, en posant le pied sur la pelouse du stade municipal samedi soir, que cette belle série de statistiques risquait de prendre un méchant coup.
«Ce que ça a changé? Tout! Les appuis, les prises de balles. Tout, vraiment.» Ce dont parle l’ancien portier du FC Bâle, c’est du sable venu recouvrir le terrain yverdonnois. Les jardiniers ont pris de la marge, procédant au sablage des lieux mardi déjà. «Mais la hauteur du gazon étant relativement courte actuellement, le sable de quartz n’est pas descendu dans les couches aussi rapidement qu’escompté», détaillera volontiers le jardinier en chef. Résultat, des traînées minérales suivant les courses des joueurs particulièrement apparentes. Et, donc, des sensations parfois particulières pour les 22 acteurs.
Difficile d’en faire une excuse acceptable pour un FC Wil finalement largement vaincu. Même si, à hauteur de tribune, Yverdon Sport semblait beaucoup mieux s’acclimater à la surface que son adversaire. Tant mieux, sans doute, puisque investir dans un tel procédé n’est pas anodin. La manœuvre est coûteuse. Elle doit permettre au club d’évoluer sur un billard bien drainé jusqu’à mi-décembre, là où les pauses hivernales de la première équipe débutaient habituellement un mois plus tôt. Les plus observateurs auront remarqué que la magnifique surface de jeu sur laquelle les Yverdonnois ont débuté leur saison n’est plus aussi immaculée, mais l’effort est assurément représentatif du sérieux des Verts, qui n’ont toutefois pas la main sur ce genre d’opération, la Ville tirant les ficelles.
Koro Kone, buteur retrouvé
Sable ou pas, YS a pu faire étalage de l’ensemble de ses progrès samedi (10 points pris lors de cinq dernières sorties). Et a réussi encore bien mieux que ça: redonner vie à Koro Kone. À moins que ce ne soit l’inverse… L’Ivoirien ne semble habité d’aucune rancœur, d’aucun besoin de revanche. Pourtant, impossible de détacher les images de la fin du match d’une jolie success story, d’une lumineuse victoire sur la vie. Koro Kone ovationné par la tribune principale à sa sortie (85e), son nom repris et chanté par les fans après la rencontre. Là même où le buteur avait pris l’habitude de sortir sous les sifflets au Stade de Genève lors de ses années à Servette, d’être presque devenu un objet de moqueries.
Il ne dira rien de revanchard, se contentant d’estimer humblement son total de but cette saison. «Six, je crois…» Avec ses deux face-à-face remportés de haute lutte samedi, le compte est bon… si on ne compte que le championnat. Avec la Coupe, l’homme en est à onze. Il préfère dire six, parler de l’importance des trois points pris samedi soir et de la prestation d’équipe. La belle histoire, ce sont les autres qui la raconteront pour lui.
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